Le premier ministre thaïlandais, Abhisit Vejjajiva, a indiqué dimanche qu'il voulait que les «rouges» soient représentés dans une équipe chargée d'enquêter sur les violences meurtrières qui ont frappé Bangkok.

Le chef du gouvernement avait avancé l'idée d'une enquête indépendante peu après la dispersion par la force, le 19 mai, des «chemises rouges», manifestants anti-gouvernementaux essentiellement issus des masses rurales et des classes populaires qui occupaient une partie du centre de Bangkok.

Dans les violences qui ont émaillé leurs manifestations entamées mi-mars, 89 personnes sont mortes et près de 1 900 ont été blessées. Le panel chargé de l'enquête n'a cependant pas encore été formé.

Le premier ministre, qui s'exprimait dimanche en marge d'un forum économique dans le sud du Vietnam, a insisté sur le fait que «toutes les parties» devaient pouvoir avoir «confiance en la neutralité du travail» d'enquête.

Et pour créer ce climat de confiance, a-t-il ajouté, «nous devons avoir quelqu'un qui est favorable aux "chemises rouges" dans le panel».

Depuis Ho Chi Minh-Ville (ex-Saïgon), le chef du gouvernement thaïlandais, qui effectuait son premier voyage à l'étranger depuis la fin de la crise dans son pays, a aussi assuré que les Thaïlandais étaient «de retour, stables et en sécurité».

Mais dans une intervention télévisée hebdomadaire diffusée ce dimanche également en Thaïlande, il a malgré tout estimé qu'il était encore trop tôt pour lever l'état d'urgence en vigueur depuis deux mois, notamment à Bangkok.

«Bien que la situation semble être plus normale maintenant, nous devons accepter que les problèmes de la sécurité et du terrorisme existent encore», a-t-il dit, ajoutant que le pouvoir déciderait du «moment approprié pour lever l'état d'urgence».

Selon le ministère de la Justice, plus de 300 suspects sont détenus en vertu de l'état d'urgence.

Abhisit Vejjajiva, homme politique issu de l'aristocratie de Bangkok, est arrivé au pouvoir fin 2008 à la faveur d'une décision de justice et d'un renversement d'alliance parlementaire. Son parti a perdu toutes les élections en Thaïlande depuis 2001.