Le premier ministre japonais Yukio Hatoyama a décidé vendredi d'exclure de son gouvernement de coalition une ministre opposée à l'accord conclu avec les États-Unis sur le transfert d'une base militaire à Okinawa, ont rapporté les médias.

Mizuho Fukushima, secrétaire d'État à la Consommation et présidente du Parti Social-Démocrate (PSD), avait annoncé publiquement à plusieurs reprises qu'elle n'accepterait pas le maintien de la base aérienne américaine de Futenma sur cette île subtropicale.

Lors d'une réunion du gouvernement consacrée à cette question, Mme Fukushima a refusé d'approuver l'accord conjoint négocié entre Tokyo et Washington, se mettant de facto en conflit avec le premier ministre.

Après plusieurs mois de promesses et de tergiversations, M. Hatoyama a été contraint de reconnaître qu'il n'avait pas trouvé d'autre solution que de reconstruire Futenma, actuellement située en pleine ville, sur une baie protégée de l'île, contre l'avis de la population locale.

Cette conclusion, conforme aux souhaits de Washington, a été entérinée dans un communiqué conjoint rendu public vendredi par les deux pays alliés.

Le départ de Mme Fukushima fait voler en éclats la coalition de centre-gauche formée par le Parti Démocrate du Japon (PDJ) avec le PSD et un petit parti nationaliste, le Nouveau Parti du Peuple (NPP). Ce gouvernement a été constitué au lendemain de la victoire écrasante du PDJ aux élections législatives d'août 2009.

Ces deux formations alliées permettaient au PDJ de M. Hatoyama d'avoir une majorité au Sénat. Toutefois, le faible nombre d'élus du PSD à la Chambre Haute ne devrait pas trop compliquer la tâche du gouvernement.

Les médias japonais ont annoncé que le portefeuille ministériel de Mme Fukushima avait été confié au porte-parole du gouvernement, Hirofumi Hirano.

L'île d'Okinawa, occupée par les États-Unis de la défaite du Japon en 1945 jusqu'en 1972, accueille la moitié des quelque 47 000 soldats américains chargés de défendre l'archipel. Elle abrite les trois-quarts des bases de ces derniers.

La population et les élus locaux de l'île se plaignent du bruit, des risques d'accident et de la criminalité engendrés par la présence américaine.