Au moins 35 personnes ont été tuées lundi lorsqu'un car qui transportait des civils et des policiers a sauté sur une mine dans un État du centre de l'Inde où la rébellion maoïste mène de sanglants attentats, selon les autorités.

«Vingt-quatre civils et onze policiers sont morts, et quinze autres personnes, dont quatorze policiers, ont été blessées», a déclaré à la presse le gouverneur de l'État de  Chhattisgarh, Raman Singh, dans la capitale de l'État Raipur.

Un nombre encore inconnu de cadavres se trouvaient toujours à l'intérieur de la carcasse du car, dévastée par l'explosion d'une mine dans le district instable du Dantewada.

Un précédent bilan, fourni par l'inspecteur général adjoint de la police du district, S.R. Kalluri, faisait état de vingt morts. «Environ 40 personnes voyageaient dans le car», avait-t-il précisé.

Les membres des forces de l'ordre étaient des civils qui aidaient les forces de sécurité dans leurs opérations antimaoïstes, a-t-il ajouté, précisant que six personnes étaient blessées.

Le Chhattisgarh a récemment été le théâtre d'attaques sanglantes attribuées aux rebelles. Le 8 mai, six paramilitaires avaient été tués par l'explosion d'une mine posée par des rebelles maoïstes.

En avril, dans la jungle de cet État riche en minerais, les rebelles d'extrême gauche avaient massacré 76 policiers, tombés dans une embuscade tendue par une centaine d'assaillants munis de fusils mitrailleurs et de mines.

Le nombre de policiers dans l'État de Chhattisgarh a plus que doublé depuis 2003, passant de 22.000 à 46.000 actuellement afin de faire face à l'escalade de la violence.

Le gouvernement a lancé il y a quelques mois une vaste opération dans six États impliquant 56.000 membres des forces paramilitaires appuyées par la police locale et baptisée «Chasse verte», en référence à la jungle dans laquelle ils se cachent, pour les déloger de leurs bastions.

Selon le premier ministre Manmohan Singh, la rébellion maoïste constitue la principale menace contre la sécurité intérieure du pays. Les rebelles contrôlent des territoires importants, notamment dans les régions rurales qui n'ont pas bénéficié du récent développement économique de l'Inde.

Ces guérilleros, qui seraient entre 10.000 et 20.000, disent lutter pour la défense des paysans sans terre et des tribus.

Plus de 600 personnes sont mortes l'an dernier dans des attaques attribuées aux maoïstes. Le gouvernement a interdit le mouvement en 2009, désormais officiellement qualifié de «terroriste».