Le premier ministre thaïlandais Abhisit Vejjajiva a rejeté samedi l'offre des «chemises rouges», ces manifestants antigouvernementaux qui s'étaient déclarés prêts au dialogue sous réserve que soient organisées des élections législatives dans un délai de 30 jours.

Non je la rejette (cette offre). Car ils font usage de la violence et de l'intimidation. Je ne peux accepter cela», a déclaré à des journalistes M. Abhisit.

«L'ultimatum de 30 jours n'est pas le problème. Une dissolution (du Parlement) doit être effectuée pour le bien de tout le pays et non simplement pour celui des chemises rouges, et cela doit être fait au bon moment», a-t-il ajouté.

«Leur concession vise simplement à capter l'attention des médias étrangers», a-t-il poursuivi. «Demain (dimanche) tout sera plus clair quand je m'exprimerai avec le chef de l'armée lors de mon allocution télévisée hebdomadaire», a-t-il dit.

Cette fin de non recevoir survient alors que les deux camps semblaient afficher des signes de détente pour tenter de sortir de l'impasse politique qui grippe le royaume depuis plus d'un mois.

La crise a pris un tournant radicalement violent depuis les affrontements du 10 avril (26 morts, plus de 800 blessés) et les attaques à la grenade de jeudi soir (un mort et environ 80 blessés).

Les «chemises rouges» qui occupent deux grands axes en croix, de plus de deux kilomètres chacun au centre-ville et ont installé des barricades devant chaque issue, ont affirmé redouter une opération imminente des forces de l'ordre.

«Abhisit a ordonné la répression sur nos partisans sous 48 heures», a déclaré un cadre du mouvement, Nattawut Saikuar, sans divulguer la source de cette affirmation.

La communauté internationale -États-Unis et ONU en tête- ont appelé les protagonistes à rejeter la violence et à résoudre le conflit de façon pacifique.