Des élèves de la zone montagneuse du nord-ouest de la Chine, frappée mercredi par un puissant séisme, n'ont pas eu le temps de fuir leurs dortoirs qui s'effondraient, de même que de nombreux habitants ensevelis sous les décombres de leur maison, ont rapporté les médias officiels.

«Les cours du matin n'avaient pas encore commencé quand le tremblement de terre a eu lieu, certains élèves ont pu s'échapper des dortoirs sains et saufs et ceux qui n'ont pas pu le faire ont été ensevelis», a expliqué une enseignante, Mme Chang.

Son école, située dans la préfecture de Yushu, épicentre du séisme de magnitude de 6,9 selon l'Institut de géophysique américain (USGS), de 7,1 selon le bureau sismique chinois, n'est plus qu'un amas de ruines et au moins cinq élèves ont été tués sur les 1 000 qui fréquentent l'établissement, selon l'agence officielle Chine Nouvelle.

«Je ne sais pas combien d'étudiants sont morts», a déclaré Zhu Liang, un chauffeur qui a vu la moitié des bâtiments d'une autre école s'écrouler.

«Les élèves venaient juste de se réveiller et s'apprêtaient à aller en classe au moment du tremblement de terre. J'ai récupéré plusieurs corps des décombres et ils étaient déjà habillés», a-t-il ajouté.

«Notre priorité est de sauver les élèves, les écoles sont des endroits où il y a toujours beaucoup de monde», a expliqué Kang Zifu, un responsable des secours à Gyegu.

Ces scènes ont rappelé celles, tout autant tragiques, du séisme au Sichuan voisin en mai 2008, où des milliers d'écoliers avaient péri dans l'effondrement des écoles, un sujet qui avait provoqué une très vive polémique sur le respect ou non des normes anti-sismiques dans la construction des bâtiments.

Certains parents avaient évoqué la corruption qui aurait pu expliquer pourquoi des milliers d'établissements scolaires, construits à la va-vite, s'étaient écroulés, alors que d'autres bâtiments avaient résisté.

Mercredi soir, les images de la télévision officielle ont montré l'étendue des dégâts à Yushu, peu de bâtiments restant debout au milieu de décombres, avec des poteaux électriques couchés sur la route et les habitants attendant sur le bord ou dégageant les débris.

«Les rues de Jiegu ne sont que panique», a dit un responsable local, cité par les médias officiels.

Une habitante, du nom de Lungme, a expliqué avoir été ensevelie dans sa maison avec les cinq membres de sa famille.

«Cela s'est passé très vite, je n'ai pas eu le temps de réagir», a dit celle qui a finalement été retirée des décombres par ses voisins.

Sa mère, elle, a eu moins de chance et est morte.

Tezin Drolma a raconté être sortie de sa maison après avoir récupéré son fils de deux ans. «Je ne l'ai même pas habillé. Je ne sais pas ce qui s'est passé avec ma maison car je n'y suis pas retournée», a-t-elle dit.

Des secouristes ont été dépêchés de tout le pays dans la région sinistrée et la télévision officielle a montré des équipes s'embarquant dans des avions avec des chiens.

Des milliers de tentes et de vêtements chauds ont également été envoyés sur place, les services météorologiques prévoyant des températures basses avec des vents forts dans la zone montagneuse touchée de la chaîne himalayenne.