Les professionnels des vins et spiritueux en Indonésie ont vivement protesté mercredi contre la décision du gouvernement de porter à 200% les taxes sur l'alcool, destinée notamment à réduire la consommation dans le pays musulman le plus peuplé au monde.

Le prix d'une bouteille de bière ou de vin devrait bondir de 20% à 40%, ont prévenu les distributeurs.

Cette décision «va encore accroître le marché noir», qui compte déjà pour environ 80% de l'alcool consommé dans le quatrième pays le plus peuplé au monde, a mis en garde Ipung Nimpuno, porte-parole de l'Association des brasseurs indonésiens (GIMMI).

Il a précisé que la nouvelle réglementation allait accroître de 800 milliards de roupies (88 millions de dollars) les taxes que devront verser annuellement les entreprises membres de la GIMMI.

Les professionnels sont déçus car ils avaient récemment applaudi la suppression, pour l'alcool, de la taxe sur les produits de luxe, qui s'élevait entre 40 et 75% du prix. Mais celle-ci est largement compensée, pour les caisses de l'État, par le bond des droits de consommation à 200%.

Le régime de taxation de l'alcool est «équilibré» et «conforme à notre objectif de réduire la consommation des boissons alcoolisées», a justifié un porte-parole de la direction des douanes, Evy Suhartantyo.

Les Indonésiens, qui sont à près de 90% musulmans, consomment de faibles quantités de vin mais le pays compte de puissantes marques de bière, dont Bintang.