Les autorités du Xinjiang (nord-ouest de la Chine) ont rétabli samedi l'accès à 27 sites internet du pays, dans le cadre du rétablissement progressif des télécommunications coupées après les sanglantes émeutes interethniques de juillet.

Le gouvernement de la région autonome du Xinjiang a décidé de rouvrir l'accès à «27 sites extérieurs à la région, pratiques et appréciés des internautes», selon Chine Nouvelle.

Outre des sites officiels, comme celui du gouvernement, figurent des sites commerciaux, comme Taobao et Alibaba (vente en ligne), de jeux en ligne ou de compagnies aériennes nationales, a précisé l'agence officielle.

Une partie des forums de discussions des sites de médias officiels comme le Quotidien du Peuple, organe du Parti communiste, et de l'agence officielle Chine Nouvelle, sont également concernés.

Les autorités du Xinjiang ont indiqué samedi vouloir rétablir «progressivement» l'accès à l'internet.

Récemment, les services d'appel téléphoniques longue distance et le service des messageries par téléphone portable à l'intérieur du pays ont de nouveau été autorisés.

Pékin avait suspendu les télécommunications il y a six mois, accusant les «séparatistes» ouïghours d'avoir orchestré les violences via la Toile et les téléphones portables.

Plus de 1.600 personnes avaient été blessées et 197 tuées lors des violences d'Urumqi, capitale de cette région autonome, le 5 juillet.

Les principales victimes avaient été des Hans, l'ethnie majoritaire en Chine. Les jours suivants, ces derniers s'étaient vengés, lançant des expéditions punitives contre des Ouïghours, ethnie de langue turque majoritaire au Xinjiang.

Depuis, 26 personnes accusées d'avoir participé aux violences ont été condamnées à mort ou exécutées.

Au Xinjiang, région majoritairement peuplée de musulmans, une partie de l'ethnie ouïghoure - 8 millions de personnes - dénonce la discrimination religieuse et culturelle dont elle fait l'objet sous couvert de lutte antiterroriste et la présence accrue de Hans, venus du reste de la Chine dans le cadre de la politique de développement économique.