La Corée du Nord a procédé, jeudi, à de nouveaux tirs d'artillerie en Mer jaune, dans une zone frontalière avec la Corée du Sud que se disputent les deux pays, pour le 2e jour consécutif, a rapporté l'agence sud-coréenne Yonhap.

Plusieurs obus ont été tirés à O8H15 locales (mercredi à 23h15 GMT) près de l'île de Baengnyeong, sous administration sud-coréenne, selon l'agence.

Des responsables de l'armée sud-coréenne ont indiqué qu'ils vérifiaient l'information.

Mercredi, les armées nord et sud-coréennes ont échangé des tirs d'artillerie près de la zone frontalière maritime sensible en Mer jaune, suscitant la réaction des Etats-Unis qui ont condamné des «actes de provocation».

«Nous sommes clairement opposés à tout nouvel acte d'agression qui augmenterait les tensions dans cette zone frontalière historiquement disputée», a déclaré le porte-parole du Pentagone, Geoff Morrell qui a appelé «tout le monde» à «faire preuve de retenue».

Le fait que la Corée du Nord ait déclaré une zone d'exclusion à la navigation «et les tirs d'artillerie constituent des actes de provocation», a de son côté déclaré le porte-parole du département d'Etat Philip Crowley.

Les échanges de mercredi n'ont fait aucun blessé mais la frontière intercoréenne en Mer jaune constitue une zone ultra sensible où se sont déjà produits plusieurs incidents navals.

Les plus graves en 1999 et 2002 ont opposé des navires nord et sud-coréens. Le plus récent s'est produit en novembre dernier.

La zone maritime frontalière est une source incessante de conflit entre Pyongyang et Séoul depuis la fin de la guerre de Corée (1950-53). Le Nord conteste cette frontière établie par les Nations unies à la fin de la guerre, et souhaiterait qu'elle soit déplacée plus au sud.

Comme à son habitude, le régime stalinien a soufflé le chaud et le froid ces derniers mois, acceptant l'aide du voisin sudiste tout en le menaçant de représailles militaires.

Dimanche encore, le Nord avait fustigé un plan sud-coréen prévoyant une «frappe préventive» contre son territoire afin de contrecarrer toute attaque nucléaire.

Précisément sur ce dossier, Pyongyang exige comme préalable à la reprise des négociations sur sa dénucléarisation un traité de paix avec les Etats-Unis, ce que ces derniers refusent.