Le dissident Liu Xiaobo, auteur d'un texte réclamant la démocratisation de la Chine, a fait appel de sa condamnation à 11 ans de prison pour subversion, même s'il n'a guère d'espoir d'obtenir satisfaction, a déclaré lundi l'un de ses avocats.

«Liu Xiaobo a interjeté appel directement auprès du tribunal le 29 décembre», a déclaré à l'AFP Shang Baojun. «Mais il est conscient qu'il n'y a pas beaucoup d'espoir que le verdict soit révisé», a-t-il ajouté.

Chef de file de la dissidence chinoise, Liu Xiaobo, 54 ans, a été condamné le jour de Noël à 11 ans de prison par un tribunal de Pékin pour «subversion du pouvoir de l'État» après avoir été l'un des auteurs de la «Charte 08», un texte réclamant une Chine démocratique.

Me Shang, qui a rencontré Liu lundi, a expliqué que normalement le procès en appel devait se tenir dans un délai d'un mois.

L'avocat a estimé que la communauté internationale devait continuer à faire pression.

«Nous espérons que chacun continue à faire des efforts pour obtenir la libération de Liu», a-t-il déclaré.

Le verdict, considéré comme très lourd par les organisations des droits de l'Homme, a été unanimement critiqué par les principales puissances occidentales, qui n'ont cessé d'appeler à la libération de Liu.

Pékin avait rejeté les «ingérences grossières» de certains pays étrangers avant le procès.

Liu Xiaobo, écrivain et ancien professeur d'université avait déjà connu la prison après la répression du mouvement démocratique de Tiananmen en juin 1989.

Il avait été arrêté en décembre 2008 peu de temps après la publication de la «Charte 08», un texte inspiré de la Charte 77 des dissidents tchécoslovaques des années 1970.

L'accusation de «subversion du pouvoir de l'État», qui prévoit jusqu'à 15 ans de prison, est généralement utilisée par les autorités envers les dissidents.

Outre la «Charte 08», les autorités reprochent à Liu Xiaobo des articles critiques publiés sur des sites Internet.