Le gouvernement japonais a annoncé jeudi la suspension de l'implantation d'un bouclier antimissile développé avec les États-Unis, au moins jusqu'en avril 2011.

Les autorités ont décidé de ne pas allouer de budget à la poursuite de ce projet pour la prochaine année budgétaire, d'avril 2010 à mars 2011, dans le cadre d'une révision de la stratégie de défense lancée par le nouveau pouvoir de centre-gauche.

«Nous allons attendre que les nouvelles priorités de la défense soient publiées» avant de déployer de nouveaux missiles antimissiles sol-air Patriot Advanced Capability 3 (PAC-3) supplémentaires, a déclaré le ministre de la Défense Toshimi Kitazawa devant la presse.

Le ministère de la Défense avait sollicité des fonds pour installer des missiles sur trois bases supplémentaires d'ici à cinq ans. Plusieurs bases sont déjà équipées en PAC-3, notamment aux environs de Tokyo.

Au total, onze bases doivent être dotées de missiles PAC-3, dans le cadre d'un bouclier antimissile comprenant aussi des missiles antimissiles SM-3 embarqués sur quatre navires de guerre.

Développé conjointement avec les Américains, ces deux systèmes antimissiles doivent fournir un double rideau défensif à l'archipel: si un missile adverse tiré à l'encontre du Japon était manqué par le SM-3 dans l'espace, il pourrait être intercepté ensuite par le PAC-3.

Le Japon avait accéléré la mise en place de ce dispositif face à la menace de la Corée du Nord.

Mais le nouveau gouvernement de centre-gauche, qui a mis fin en septembre à plus de 50 ans de pouvoir des conservateurs, est en train de réexaminer les priorités de la défense japonaise.

Tokyo a ainsi lancé la révision d'un accord de redéploiement des troupes américaines au Japon, suscitant des grincements de dents à Washington.