Au moins 75 personnes, selon la police, ont été prises en otages jeudi par des hommes armés dans le sud des Philippines où l'instabilité et les violences se sont accrues depuis le récent massacre de 57 civils.

Selon la police, une quinzaine d'assaillants armés issus d'un clan local ont attaqué une école dans la province de Agusan del Sur, sur la grande île méridionale de Mindanao.

Dix-sept écoliers ainsi qu'un enseignant ont été libérés indemnes après huit heures de captivité, a indiqué la police provinciale dans un communiqué.

Mais quelque 57 personnes étaient toujours retenues vers 11h00 GMT (6h00 HAE) alors que des négociations ont été engagées avec les kidnappeurs.

Selon le gouverneur de la province, Mme Maria Valentina Plaza, une «majorité» des habitants enlevés sont des enfants, mais elle a indiqué ignorer combien se trouvaient encore aux mains des ravisseurs.

La police a précisé que ses soupçons se portaient sur un clan local, sur fond de rivalités entre familles. Il s'agirait du clan Manobo, déjà connu des autorités.

«Beaucoup de plaintes les visent pour meurtres et vols» a déclaré à l'AFP Marco Archinue, chef de la police de Prosperidad, une localité proche de l'endroit où les rapts ont eu lieu.

Ce sont également des différends claniques qui semblent être à l'origine du massacre, le 23 novembre, de 57 civils dans la province voisine de Maguindanao placée depuis près d'une semaine sous le régime de la loi martiale.

Un ouvrier philippin enlevé en novembre sur une île du sud des Philippines par un groupe islamiste a été retrouvé décapité mercredi par ses ravisseurs.

Le gouvernement de Manille peine à faire régner l'ordre sur l'île de Mindanao, repaire de plusieurs mouvements de rébellion.

Hormis la Nouvelle armée du peuple (NPA), en lutte depuis près de 40 ans pour l'instauration d'un État communiste dans l'archipel, une rébellion séparatiste musulmane est également très active dans cette région des Philippines.

Le groupe islamiste Abou Sayyaf s'est spécialisé dans les enlèvements d'étrangers et de chrétiens avec demande de rançon. Les autorités l'accusent également de liens avec les organisations islamistes Al-Qaeda et la Jamaah Islamiyah, accusée d'avoir fomenté l'attentat qui avait fait 202 morts sur l'île indonésienne de Bali en 2002.