La Corée du Nord a massivement rejeté mercredi les recommandations faites par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU lors de son examen périodique, refusant une nouvelle fois d'autoriser un accès à un expert indépendant sur son territoire.

Quelque 50 recommandations appelant notamment Pyongyang à abolir la peine de mort, arrêter les tortures, le travail forcé ainsi que l'entraînement militaire pour les enfants, «n'ont pas été soutenues par la République populaire de Corée du Nord», explique le rapport final de l'organe onusien. Le document a été adopté par les 47 membres du Conseil des droits de l'homme à l'issue de l'Examen périodique universel de la Corée du Nord, une épreuve à laquelle chacun des 192 membres de l'ONU est soumis tous les quatre ans.

Les pays occidentaux ont été à l'origine d'une majorité des recommandations faites à Pyongyang, s'inquiétant «de sérieuses violations des droits de l'homme» dans le pays. Ils ont notamment pressé lundi les autorités nord-coréennes d'ouvrir leurs frontières à des experts internationaux afin de leur permettre d'évaluer la situation humanitaire du pays.

Le Japon et la Corée du Sud ont également réclamé la libération de citoyens qui ont été, selon eux, enlevés par Pyongyang.

En réponse, l'ambassadeur nord-coréen auprès de l'ONU, Ri Tcheul, a accusé ces pays de «fabriquer» sans cesse des informations.

Des membres de la délégation nord-coréenne ont estimé par ailleurs que «la question d'une sérieuse malnutrition (de la population) appartenait au passé» et que celle des «enlèvements n'existait pas».

Ils ont également balayé les accusations de violations graves des droits de l'homme dans leur pays.

Refusant l'accès à un expert des droits de l'homme, Pyongyang a fait toutefois un petit geste en acceptant d'étudier la possibilité d'autoriser l'entrée sur son territoire d'agences internationales spécialisées telle que le Programme alimentaire mondial.

L'envoyé spécial des États-Unis sur les droits de l'homme en Corée du Nord, Robert King, a salué lors d'une conférence de presse la participation «encourageante» de Pyongyang au processus d'examen onusien.