Le président américain Barack Obama est arrivé mercredi soir Corée du Sud, dernière étape de sa tournée asiatique chez un proche allié des États-Unis où nucléaire nord-coréen et relations commerciales promettent de monopoliser les entretiens.

Barack Obama et son homologue, Lee Myung-Bak, doivent se retrouver jeudi pour un tête à tête durant lequel les deux hommes devraient se focaliser sur le dossier nucléaire nord-coréen. La Corée du Nord a claqué la porte avril des négociations à six (les deux Corées, États-Unis, Chine, Japon, Russie) qui tentent de la convaincre de renoncer à ses ambitions atomiques en échange d'une aide énergétique et de garanties de sécurité.

Pyongyang a depuis fait savoir qu'il était disposé à renouer ces tractations, mais sous réserve que les États-Unis acceptent au préalable des pourparlers bilatéraux.

La tension s'est accentuée dans la région depuis que le Nord a mené le 25 mai son deuxième essai nucléaire, procédé à plusieurs essais de missiles et déclaré s'affranchir de l'armistice ayant mis fin à la guerre de Corée (1950-53).

Alourdissant encore le climat, un incident naval a brièvement opposé le 10 novembre les deux Corées autour d'une frontière en mer Jaune.

Tout en tendant la main au régime stalinien, auquel il a laissé entrevoir un «avenir différent» s'il changeait d'attitude, le président américain avait assuré, samedi à Tokyo, que les États-Unis ne seraient pas «intimidés» par les menaces nord-coréennes.

Mardi, lors de son étape chinoise, le président Obama a plaidé pour une reprise «dès que possible» des pourparlers intermittents entamés en 2003.

«Nous sommes tombés d'accord pour que le processus des négociations puisse reprendre dès que possible», avait-il déclaré à l'issue d'un entretien avec son homologue chinois Hu Jintao à Pékin.

De son côté, la Corée communiste a semblé adresser un geste d'apaisement en invitant à Pyongyang l'émissaire américain chargé du dossier nord-coréen, Stephen Bosworth. Ce dernier pourrait s'y rendre d'ici la fin de l'année.

Au chapitre économique, les deux alliés devraient avoir de délicats  entretiens à propos de leur pacte de libre échange scellé il y a deux ans mais toujours en attente de ratification.

La présidence sud-coréenne a appelé ce mois-ci le président Obama à avancer de façon plus «agressive» sur le dossier.

Signé en avril 2007 par l'administration du président George W. Bush, l'accord n'a pas encore été ratifié par le Congrès américain ni l'assemblée nationale sud-coréenne.

Après sa signature, les relations commerciales entre Séoul et Washington s'étaient fortement tendues à cause d'un embargo décrété par la Corée du Sud sur la viande de boeuf américaine pour des raisons sanitaires.

Les États-Unis reprochent à Séoul de ne pas ouvrir suffisamment son marché aux fabricants automobiles américains avec environ 700.000 voitures importées de Corée du Sud en 2007 contre seulement 5.000 véhicules exportés.

Cet accord de libre-échange, s'il est ratifié, serait le plus important en terme de volume d'échanges signé par les États-Unis depuis celui passé avec le Canada et le Mexique en 1994.