Quelque 17 000 «chemises jaunes» royalistes ont manifesté dimanche à Bangkok contre l'ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra, dont ils ont réclamé l'arrestation et protesté contre son récent séjour au Cambodge voisin.

L'homme d'affaires, renversé par un coup d'État en 2006 puis condamné en 2008 à deux ans de prison pour malversations financières, vit depuis en exil à l'étranger, le plus souvent à Dubaï.

Il a été nommé conseiller personnel de l'homme fort du Cambodge, Hun Sen, et vient d'y passer cinq jours en multipliant attitudes et déclarations provocatrices à l'encontre des autorités thaïlandaises.

Bangkok a demandé en vain à Phnom Penh d'extrader le fugitif. Les deux pays ont depuis plongé dans une crise diplomatique profonde et ont rappelé leurs ambassadeurs.

«Notre devoir est de protéger l'honneur et la dignité du pays et de la monarchie. Le Cambodge a violé le traité (bilatéral) d'extradition et permis à un condamné de devenir son conseiller», a fustigé un cadre de l'Alliance du peuple pour la démocratie (PAD), Somsak Kosaisuk.

Les manifestants étaient environ 4.000 au début de la manifestation à 16h00 locales (09h00 GMT), selon la police, et 17 000 vers 20h00. Ils devaient se disperser vers minuit.

Les militants dénonçaient aussi les attaques verbales de Thaksin contre les «cercles» politiques qui agissent selon lui au palais royal, autour du très révéré roi Bhumibol, âgé de 81 ans. Le gouvernement l'a aussitôt accusé d'outrage à la monarchie, un crime passible de 15 ans de prison.

Les «chemises jaunes» avaient organisé des manifestations monstres en 2006, avant le renversement de Thaksin, et avaient bloqué les aéroports de Bangkok fin 2008, provoquant la chute d'une coalition d'alliés de l'homme d'affaires.