Un émissaire nord-coréen de haut niveau, qui effectue une visite exceptionnelle aux États-Unis, a rencontré en tête-à-tête samedi l'émissaire spécial américain pour les discussions sur le programme nucléaire de la Corée du Nord, Sung Kim, a annoncé le département d'État.

Le négociateur nord-coréen Ri Gun était arrivé la veille à New York pour une visite de plusieurs jours qui relance les spéculations sur un possible retour des nord-coréens aux pourparlers à six sur la dénucléarisation.«L'ambassadeur Sung Kim a saisi cette occasion pour le rencontrer à New York le 24 octobre pour transmettre notre position sur la dénucléarisation et les discussions à six», a dit un porte-parole du département d'État Noel Clay dans un communiqué.

La Corée du Nord, qui a procédé à deux essais nucléaires (9 octobre 2006, 25 mai 2009) et à des tirs de missiles, a abandonné en avril ces pourparlers à Six (les deux Corées, États-Unis, Chine, Japon, Russie) après des sanctions des Nations unies. Elle s'est cependant déclarée prête, début octobre, à reprendre les négociations à condition d'avoir une discussion bilatérale avec Washington.

Selon le porte-parole du département d'État, l'émissaire américain Sung Kim et le sous-secrétaire à la Défense pour la sécurité en Asie et Pacifique Derek Mitchell participeront au dialogue de coopération pour l'Asie du nord-est qui s'ouvre dimanche à San Diego (Californie) auquel l'émissaire nord-coréen est également attendu.

Cette semaine, le secrétaire d'État adjoint pour l'Asie de l'Est Kurt Campbell avait affirmé que Washington était disposé à rencontrer des responsables nord-coréens en tête-à-tête mais seulement si cela conduisait «rapidement» à des discussions à part entière sur la dénucléarisation dans le cadre des pourparlers à six.

Pour cette visite, l'émissaire nord-coréen a obtenu un visa auprès des autorités américaines, mais M. Clay a souligné qu'il avait «voyagé aux États-Unis après avoir été invité par des organismes privés».

Jeudi, un groupe d'experts a appelé les États-Unis à se rapprocher de la Corée du Nord dans le cadre d'une stratégie à long terme visant à modérer l'attitude de l'État communiste.

Leur étude, menée par l'université de Californie (ouest) et par l'Asia Society, un groupe de réflexion qui vise à renforcer les liens entre les États-Unis et l'Asie, estime que l'administration Obama devrait suivre les précédents de l'Iran et de la Birmanie, avec qui les États-Unis se sont engagés dans des discussions tout en maintenant des sanctions.

Les discussions, «peuvent compléter notre négociation avec la Corée du Nord à court-terme et à plus long terme avoir une influence positive sur l'environnement au sein duquel Pyongyang évalue les coûts et bénéfices de ses programmes d'armes nucléaires et de missiles», dit l'étude.