Le dalaï-lama se rendra le 8 novembre dans l'État indien de l'Arunachal Pradesh, frontalier de la Chine, en dépit de l'opposition de Pékin qui revendique une partie de ce territoire, a annoncé jeudi un porte-parole du chef spirituel des Tibétains.

«Il s'y rendra le 8 novembre pour environ une semaine», a déclaré un porte-parole à l'AFP, précisant que le dalaï lama visitera des temples et un hôpital qu'il avait aidé financièrement. La Chine s'était dite mardi «fermement opposée» au projet de visite du dalaï lama dans l'Arunachal Pradesh.

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Ma Zhaoxu, avait exprimé la «grande préoccupation» de son pays face à la visite du dalaï lama, qui vit en exil à Dharamsala, dans le nord de Inde, depuis qu'il a fui le Tibet après l'échec d'un soulèvement antichinois à Lhassa en 1959.

Les autorités chinoises l'accusent de rechercher l'indépendance du Tibet, ce qu'il récuse.

Le chef spirituel, qui s'est rendu fin septembre aux États-Unis pour une visite de plus de deux semaines, a renoncé depuis longtemps à l'indépendance du Tibet et opté pour une diplomatie dite de la «voie moyenne» consistant à réclamer une large «autonomie culturelle» pour cette vaste région.

La question de l'Arunachal Pradesh, bordé au Nord par le Tibet, reste un sujet sensible dans les relations sino-indiennes même si les deux pays ont mis en place en 2003 un mécanisme de dialogue sur la délimitation de leurs frontières.

L'Inde affirme que la Chine occupe 38000 km2 de son territoire au Cachemire. Pékin rétorque qu'une partie de l'Arunachal Pradesh, qui couvre 90000 km2, lui appartient et fait partie du Tibet.

Depuis un bref conflit en 1962, perdu par New Delhi, aucune ligne de cessez-le-feu n'a été établie, mais le calme règne à la frontière grâce à deux accords de bon voisinage paraphés en 1993 et en 1996.

L'opposition entre les deux géants asiatiques concernant cet État disputé du nord-est de l'Inde a repris de plus belle depuis quelques semaines. La semaine dernière, Ma Zhaoxu avait ainsi fait part du mécontentement de la Chine après une visite début octobre du premier ministre indien Manmohan Singh dans l'Arunachal Pradesh.