Le premier ministre russe Vladimir Poutine a loué mardi à Pékin le «niveau sans précédent de compréhension mutuelle» entre la Russie et la Chine.

«Un niveau sans précédent de compréhension mutuelle nous permet de résoudre avec succès n'importe quel problème», a assuré M. Poutine aux journalistes, après une rencontre avec son homologue chinois Wen Jiabao et la signature d'une série d'accords. L'un prévoit la notification des lancements de missiles balistiques de l'un ou l'autre pays.

«C'est une étape très importante afin de renforcer la confiance mutuelle et le partenariat stratégique», a souligné M. Poutine.

Au début de la rencontre avec ce dernier, M. Wen a estimé que les relations sino-russes constituaient un modèle pour des relations entre pays voisins et pour celles entre grandes puissances, a rapporté l'agence Chine Nouvelle.

La Chine et la Russie ont profité de la visite du premier ministre russe pour signer mardi des dizaines de contrats de plusieurs milliards de dollars, dans le domaine énergétique et financier notamment.

L'Union soviétique avait été le principal soutien de la jeune République populaire de Chine après sa fondation en 1949, avant que les deux pays communistes ne s'éloignent à partir de la fin des années 50.

La coopération avait pris fin en 1961, laissant place à 20 ans de tensions militaires et d'affrontements idéologiques.

Après l'effondrement de l'URSS en 1991, la Chine et la Russie ont accéléré la normalisation de leurs relations amorcée en 1989, réglant notamment leurs différends frontaliers. Elles se sont beaucoup rapprochées à partir du milieu de la décennie 90 même si leurs relations ne sont pas exemptes de méfiance et d'arrières-pensées.

Les deux pays, membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, affichent une solidarité croissante sur de nombreux dossiers multilatéraux : Proche-Orient, non-prolifération ou réforme de l'ONU et des institutions financières internationales.

«Les positions communes de la Russie et de la Chine sur certains dossiers retiennent certains de nos collègues qui sont plus impétueux que nous ne le sommes», a déclaré M. Poutine, sans préciser de quels dossiers il parlait.

Sur les questions nucléaires iraniennes et nord-coréennes, Pékin et Moscou sont traditionnellement plus rétifs que leurs partenaires occidentaux à adopter des sanctions et privilégient la diplomatie.

Mardi à Moscou, à l'occasion d'une conférence de presse commune avec la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a clairement fait savoir que Moscou ne se ralliait pas pour l'heure à l'idée de sanctions même si le président russe Dmitri Medvedev a déclaré en septembre qu'elles étaient parfois «inévitables».