La Corée du Nord a procédé lundi aux tirs d'essai de cinq missiles de courte portée au large de sa côte orientale et interdit la navigation jusqu'au 20 octobre dans la zone du lancement, a déclaré à l'AFP un responsable sud-coréen.

Ce responsable, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, a confirmé une information de l'agence Yonhap qui avait indiqué que les tirs avaient été effectués depuis la base de lancement de Musudan-ri sur la côte nord-orientale de la Corée du Nord.

Réagissant à ces tirs, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a affirmé qu'ils ne feraient pas dérailler les discussions sur le désarmement de la péninsule coréenne.

«Les consultations avec nos partenaires et nos alliés continuent sans répit. Elles ne sont pas affectées par le comportement de la Corée du Nord», a-t-elle déclaré à Belfast où elle se trouve dans la cadre d'une tournée en Europe.

«(...) La communauté internationale n'acceptera pas la poursuite de son (la Corée du Nord) programme nucléaire», a souligné Mme Clinton.

La reprise des tirs «suscite regret et perplexité», selon une source au ministère russe des Affaires étrangères citée par les agences russes Interfax et Itar-Tass. «Ces essais sont inopportuns particulièrement en ce moment, alors que l'on s'efforce de revenir au processus de négociations à Six», a ajouté cette source.

L'État major sud-coréen n'a pas commenté les tirs mais l'agence Yonhap, citant des experts militaires, a indiqué qu'ils entraient dans le cadre d'exercices militaires réguliers sans exclure que Pyongyang ait voulu faire une démonstration de force pour des raisons politiques.

Il s'agit des premiers tirs nord-coréens depuis juillet, lorsque l'État communiste avait procédé à une série de tirs de missiles, le jour de la fête nationale américaine.

Selon l'agence Yonhap, la Corée du Nord a tiré cinq missiles KN-02 d'une portée de 120 km, deux dans la matinée et trois dans l'après-midi. Le KN-02 est une version modifiée du missile soviétique SS-21.

Les tirs ont eu lieu alors que la Corée du Nord a accepté la semaine dernière un retour sous conditions aux négociations sur son désarmement nucléaire qui, outre Pyongyang, réunissent depuis 2003 la Corée du Sud, les États-Unis, la Chine, le Japon et la Russie.

Pyongyang avait claqué la porte des négociations en avril et procédé, le mois suivant, à son deuxième essai nucléaire depuis celui d'octobre 2006.

La Corée du Nord a posé comme condition à la reprise des négociations une discussion bilatérale avec les États-Unis. Washington a indiqué y être disposé mais dans le seul but de persuader la Corée du Nord de reprendre les discussions à six.

«Nous avons beaucoup progressé avec les autres membres du groupe des Six qui se sont joints à nous dans le cadre des très sévères sanctions appliquées à la Corée du Nord et qui ont oeuvré avec nous pour relancer un processus» de discussions avec Pyongyang, a dit Mme Clinton à Belfast.

«Nous poursuivons cet objectif comme nous poursuivons tous nos objectifs concernant notre sécurité nationale, au-delà des obstacles, relevant les défis; une patience tenace qui n'a aucune garantie de résultat», a-t-elle ajouté.

Le 2 juillet, la Corée du Nord avait tiré quatre missiles de courte portée. Deux jours plus tard, le 4 juillet, jour de la fête nationale américaine, elle avait tiré une salve de sept missiles à longue porté s'attirant de vives critiques des Nations unies.