La Corée du Nord est d'accord pour reprendre les négociations à six sur son désarmement nucléaire, a déclaré lundi le numéro un nord-coréen Kim Jong-il au Premier ministre chinois Wen Jiabao, selon les agences officielles chinoise Xinhua et nord-coréenne KCNA.

Réagissant à cette annonce, le porte-parole du département d'Etat Ian Kelly a affirmé que les Etats-Unis et ses partenaires au sein des négociations à Six voulaient que la Corée du Nord «s'engage dans un dialogue qui mène à une dénucléarisation complète et vérifiable de la péninsule coréenne en suivant des étapes irréversibles».

«Les Etats-Unis continuent à être de bonne volonté pour discuter avec la Corée du Nord de manière bilatérale dans le cadre des discussions à Six, pour convaincre la Corée du Nord de s'engager sur la voie d'une dénucléarisation complète», a ajouté Ian Kelly.

«Nous avons fait savoir que nous étions prêts à avoir des pourparlers multilatéraux, en fonction du résultat des pourparlers» entre la Corée du Nord et les Etats-Unis, a dit M. Kim à M. Wen, selon KCNA, reçue à Séoul.

«Les pourparlers à six parties sont aussi inclus dans les pourparlers multilatéraux. Nos efforts pour parvenir à l'objectif de dénucléariser la péninsule (coréenne) restent inchangés», a ajouté l'agence nord-coréenne.

MM. Wen et Kim «sont parvenus à un consensus vital sur la réalisation de la dénucléarisation de la péninsule coréenne», au cours d'entretiens à Pyongyang, a de son côté annoncé l'agence Xinhua (Chine nouvelle) dans une dépêche datée de Corée du Nord.

«Pendant la réunion, Kim a déclaré que la Corée du Nord souhaitait participer aux pourparlers multilatéraux, y compris aux pourparlers à six parties, en fonction des progrès dans ses discussions avec les Etats-Unis», a poursuivi Xinhua.

La Chine accueille depuis 2003 les discussions à six pays (Corée du Nord, Corée du Sud, Etats-Unis, Chine, Japon, Russie) visant à convaincre Pyongyang de renoncer au nucléaire en échange d'une aide dans le secteur énergétique.

Ces tractations au long cours sont dans l'impasse depuis que le régime nord-coréen a claqué la porte des négociations en avril après un tir de missile controversé.

Les sanctions internationales à l'encontre de la Corée du Nord ont été durcies à la suite de ce tir d'un missile à longue portée. Pyongyang a qualifié d'«injustes» les sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU, affirmant que l'engin était destiné à mettre en orbite un satellite de communications.

En représailles, Pyongyang a non seulement quitté les négociations sur sa dénucléarisation mais procédé, le 25 mai, à son deuxième essai nucléaire depuis celui d'octobre 2006.

Le régime communiste a ensuite fait monter la pression en menaçant de ne pas abandonner le nucléaire et d'utiliser son plutonium à des fins militaires.

Toutefois, en recevant à la mi-septembre un émissaire chinois, le numéro un nord-coréen Kim Jong-il avait affiché des signes d'apaisement en se déclarant prêt à retourner à la table des discussions «bilatérales et multilatérales».

Wen Jiabao effectue depuis dimanche une visite en Corée du Nord, pays allié de la Chine et premier partenaire économique de Pyongyang. Les deux pays sont liés par un accord de défense mutuel depuis 1961.