La Chine communiste a ouvert jeudi, avec 60 salves de canons sur la place Tiananmen de Pékin, les festivités pour ses 60 ans, les plus fastueuses jamais vues dans cet immense pays devenu puissance mondiale.

Le numéro un chinois Hu Jintao, vêtu d'un costume Mao bleu foncé, est apparu peu avant 22h00, début de la cérémonie, à la terrasse de la Porte de la paix céleste, où Mao Zedong avait proclamé le 1er octobre 1949 la fondation de la République populaire de Chine.

Entouré des hauts dirigeants du régime, dont le Premier ministre Wen Jiabao, et de son précédesseur Jiang Zemin, il a assisté au lever du drapeau avant que l'hymne national ne retentisse sur une place colorée en rouge et jaune -- les couleurs nationales --, sous un ciel bleu parsemé de quelques nuages.

La parade militaire, qui doit durer 66 minutes au total, a ensuite débuté avec le passage en revue des troupes par Hu Jintao, président de la République et secrétaire général du Parti communiste chinois, qui avait pris place dans une voiture décapotable «Drapeau rouge».

«Bonjour camarades, vous vous êtes donné de la peine!», lançait-il à l'adresse des militaires alignés le long de l'avenue Chang'an, qui traverse la capitale d'est en ouest.

«Bonjour dirigeant!», répondaient-ils à M. Hu, qui doit ensuite rejoindre de nouveau la terrasse de la Porte de la paix céleste, au sud de la Cité interdite, pour prononcer un discours, avant le défilé des troupes, des chars et autres véhicules militaires.

Ce défilé est attendu avec grand intérêt par les experts militaires étrangers, curieux notamment de voir si la Chine présentera une nouvelle version de son missile balistique intercontinental Dongfeng 31 ou son avion de chasse Jian-10.

Les célébrations ont aussi été entourées de mesures de sécurité sans précédent.

Le centre de Pékin a été interdit au public dès mercredi soir et seuls les invités, parmi lesquels les diplomates, ont pu accéder à la place Tiananmen.

Les autorités ont conseillé à la population de regarder les festivités à la télévision officielle, qui a déployé les grands moyens.

Cette cérémonie, préparée depuis des mois, a aussi été marquée par des entraves accrues à l'internet et au travail des journalistes étrangers, qui n'ont pu avoir leurs passes pour accéder à la place Tiananmen que mercredi soir tard, seulement quelques heures avant le début des festivités.