Vingt-quatre rebelles musulmans liés à Al-Qaeda et huit soldats ont été tués en deux jours dans des affrontements dans le sud des Philippines, ont annoncé lundi des responsables militaires.

Après des raids aériens, l'armée a pris le contrôle dimanche du principal camp du groupe islamiste Abu Sayyaf sur l'île de Jolo, a indiqué le général Benjamin Dolorfino, chef de l'armée dans le sud du pays. Deux corps de combattants d'Abu Sayyaf ont été découverts par l'armée. «Mais selon nos renseignements, nous pensons qu'il y a 17 morts de plus du côté d'Abu Sayyaf», a ajouté le général Dolorfino devant la presse.

Lundi, des combattants du groupe Abu Sayyaf ont attaqué des soldats philippins qui quittaient le camp pris la veille, a indiqué un porte-parole de l'armée, le lieutenant-colonel Romeo Brawner. Huit soldats et cinq islamistes ont été tués, a-t-il ajouté.

Au total, 14 soldats ont été blessés en deux jours de combats contre les rebelles d'Abu Sayyaf, au nombre de 200 environ, selon l'armée qui s'est finalement emparée de ce camp situé dans une zone montagneuse.

Cette avancée «est très significative parce qu'il s'agit du principal sanctuaire» d'Abu Sayyaf à Jolo, a affirmé le général Dolorfino, ajoutant que d'autres affrontements risquaient d'éclater entre les rebelles ayant fui et des soldats lancés à leur poursuite.

Le groupe Abu Sayyaf a été créé au début des années 90 et un temps soutenu financièrement, selon des services de renseignement, par le réseau Al-Qaeda d'Oussama ben Laden.

Il est responsable de plusieurs attentats à la bombe et d'enlèvements de masse contre rançon dans le sud des Philippines, visant principalement les chrétiens et les étrangers.

Fondé par Abubakar Abdurajak Janjalani dans le but d'instaurer un État islamique dans le sud des Philippines, un pays catholique, il a été porté par le département d'État américain sur sa liste d'organisations terroristes étrangères.

Même si l'armée philippine a tué ou capturé - en partie avec l'aide des États-Unis - plusieurs dirigeants d'Abu Sayyaf, le groupe reste actif. En janvier, il avait pris en otage pendant plusieurs mois trois membres de la Croix-Rouge.

Les autorités soupçonnent le groupe de liens avec Al-Qaeda et avec l'organisation islamiste régionale Jemaah Islamiyah (JI) accusée d'avoir fomenté une série d'attentats, dont celui qui avait fait 202 morts sur l'île indonésienne de Bali en octobre 2002.