Le numéro un nord-coréen Kim Jong-il a fait à l'ex-président américain Bill Clinton l'impression d'être plutôt en bonne santé et d'être toujours maître du pays, a dit dimanche l'actuel président Barack Obama en évoquant une récente visite de M. Clinton en Corée du Nord.

«Je crois que l'impression du président Clinton, c'est qu'il est plutôt en bonne santé et qu'il contrôle la situation. Et le savoir est important parce que nous n'avons pas beaucoup de contacts avec les Nord-Coréens», a dit M. Obama à la chaîne CNN.

La santé du numéro un nord-coréen fait depuis des mois l'objet d'une intense attention internationale, à cause des répercussions qu'elle a sur les affaires de ce pays, parmi les plus fermés du monde, et de ses relations tendues avec la communauté internationale.

Les informations selon lesquelles Kim Jong-il a subi une attaque cérébrale en août 2008 et de rares images le montrant affaibli ont posé la question de sa succession. Kim Jong-il aurait désigné son troisième fils, Kim Jong-un, comme dauphin, dans ce qui est la première dynastie communiste de la planète.

Les interrogations sur l'incapacité de Kim Jong-il de gouverner ont coïncidé avec un regain de tension, la Corée du Nord procédant à des tirs de missiles et à un deuxième essai nucléaire en 2009 après celui qui a fait entrer le pays dans le cercle des puissances nucléaires militaires en 2006.

Ces actes belliqueux ont souvent été liés au processus de succession dans un régime extrêmement opaque. Depuis lors cependant, Kim Jong-il passe pour avoir repris les affaires en main.

C'est dans ce contexte que l'ex-président Clinton a effectué en août une extraordinaire visite en Corée du Nord pour obtenir la libération de deux journalistes américaines, Laura Ling et Euna Lee, capturées pour être entrées illégalement en mars sur le territoire nord-coréen.

M. Clinton avait alors eu avec Kim Jong-il des entretiens d'une heure puis un dîner de plus de deux heures. Il avait ensuite rendu compte de sa mission à M. Obama.

M. Obama a noté que M. Clinton avait eu «l'occasion de le voir de près et de discuter» avec Kim Jong-il.

«Je n'entrerai pas davantage dans les détails, mais il ne fait aucun doute que nous avons affaire à quelqu'un dont les gens pensaient qu'il était en train de s'effacer. Il s'est réaffirmé», a dit M. Obama.

Récemment, la Corée du Nord a montré des signes d'ouverture envers les États-Unis et le voisin sud-coréen.

«Je crois que la Corée du Nord est en train de se dire: on ne peut pas taper du poing sur la table et attendre que le reste du monde réagisse de manière positive; nous devons commencer à agir de manière responsable», a dit M. Obama.

Face aux actes de défi nord-coréens, M. Obama a qualifié de «réussite» l'attitude d'une coalition comprenant parmi d'autres les États-Unis, la Chine et la Russie, qui a réussi à infliger à la Corée du Nord les sanctions «parmi les plus dures» qu'on ait vues et qui commencent selon lui à produire leur effet.