La Chine s'est de nouveau dite mardi «fermement opposée» à toute rencontre de responsables étrangers avec le dalaï-lama, au lendemain d'entretiens en Inde du leader spirituel tibétain avec des conseillers du président américain Barack Obama.

Elle a également lancé un avertissement implicite à Washington contre toute éventuelle rencontre entre M. Obama lui-même et le dalaï-lama, qui a exprimé lundi le désir de s'entretenir avec le président américain après la visite en Chine de ce dernier en novembre. «La position de la Chine sur les questions concernant le Tibet est très claire», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mme  Jiang Yu, «nous sommes fermement opposés à ce qu'aucun responsable officiel rencontre le dalaï-lama».

«Nous sommes opposés aux activités séparatistes du dalaï-lama dans quel que pays que ce soit», a-t-elle poursuivi, «nous nous opposons à ce que des forces étrangères, quelles qu'elles soient, se servent de cette question (ndlr: tibétaine) pour s'ingérer dans les affaires intérieures de la Chine».

La Chine proteste immanquablement lorsque des responsables étrangers rencontrent le dalaï-lama, qui réclame, en fait, une large autonomie pour le Tibet, qu'il a quitté après l'échec du soulèvement antichinois de 1959.

«La partie américaine connaît parfaitement la position chinoise», a également lancé en guise d'avertissement le porte-parole chinois, interrogée sur une éventuelle rencontre entre M. Obama lui-même et le Prix Nobel de la paix.

Le dalaï-lama a en effet indiqué espérer rencontrer le président américain après la visite de ce dernier en Chine, a également déclaré lundi son bureau.

Il doit auparavant se rendre fin septembre aux États-Unis où il s'est déjà rendu en mai, ainsi qu'au Canada.

Trois conseillers de Barack Obama ont rencontré à Dharamsala, dans le nord de l'Inde où il vit en exil, le chef spirituel des Tibétains avant son voyage aux États-Unis prévu le mois prochain, a annoncé lundi un porte-parole du dalaï lama.

Le conseiller à la Maison-Blanche, Valerie Jarrett, la sous-secrétaire d'État Maria Otero et Michael Strautmanis, conseiller d'Obama pour les relations internationales, ont évoqué avec le dalaï-lama l'aide que Washington pourrait fournir en vue de «résoudre la question tibétaine», poursuit le communiqué.

Selon le texte, le président américain a réitéré «(son) engagement de soutenir le peuple tibétain en protégeant son héritage religieux, culturel et linguistique, les droits de l'homme et les droits civiques», a expliqué Valerie Jarrett.

Il s'agit de la plus haute délégation venue rencontrer la «bête noire» de Pékin depuis la visite en mars 2008 de la présidente de la Chambre des représentants américains, Nancy Pelosi.