La Chine «s'oppose résolument» à la visite du dalaï-lama, le chef spirituel des Tibétains, prévue la semaine prochaine sur l'île de Taïwan, considérée par Pékin comme l'une de ses provinces.

«Le dalaï-lama n'est pas seulement une figure religieuse. Sous le prétexte de la religion, il n'a cessé de s'impliquer dans des activités séparatistes», a déclaré un porte-parole du Bureau des affaires taïwanaises du Conseil d'État (gouvernement), cité par Chine Nouvelle. Le président taïwanais Ma Ying-jeou a annoncé jeudi que son gouvernement avait donné son aval pour inviter le dalaï-lama à se rendre la semaine prochaine sur l'île touchée par le typhon Morakot, qui a fait au moins 461 morts et 192 disparus.

«Nous avons décidé d'accepter que le dalaï-lama vienne en visite prier pour les âmes des personnes décédées et donner la bénédiction aux survivants du typhon», a déclaré le président taïwanais à des journalistes.

Le chef spirituel tibétain avait déjà manifesté l'an passé son intention de se rendre à Taïwan mais le président Ma, engagé dans un processus de réchauffement diplomatique avec Pékin, avait estimé qu'il ne s'agissait pas du moment idéal.

Le dalaï-lama s'est déjà rendu à Taïwan en 1997 ainsi qu'en 2001, déclenchant la colère de Pékin.

Il a été invité à Taïwan par le parti d'opposition démocratique progressiste (DPP).

L'agence officielle Central News avait indiqué qu'il devait débuter sa visite lundi dans le comté de Kaohsiung (sud), fortement touché par le typhon Morakot qui a fait 461 morts à Taïwan et 192 disparus selon le dernier bilan.

Le porte-parole du dalaï-lama avait indiqué à l'AFP que le chef spirituel tibétain avait accepté l'invitation mais que toute visite dépendait de la décision du gouvernement taïwanais.

Taïwan, séparée de fait de la Chine communiste depuis 60 ans, est toujours considérée par Pékin comme une de ses provinces.

Les relations se sont cependant nettement réchauffées depuis l'arrivée au pouvoir en 2008 de M. Ma qui s'est engagé à resserrer avec Pékin des liens mis à mal par son prédécesseur pro-indépendantiste. Le rapprochement s'est concrétisé en décembre 2008 avec la mise en place des «trois liaisons» directes (postales, aériennes et maritimes). Le gouvernement taïwanais a également encouragé l'accueil de touristes chinois, tout en facilitant les investissements de Chine.