Les Nord-Coréens ont réitéré leur souhait de discuter directement avec les Etats-Unis, a indiqué mercredi le gouverneur du Nouveau-Mexique, Bill Richardson, après un rare entretien avec des diplomates nord-coréens.

Les Nord-Coréens «veulent un nouveau cadre. Et le cadre auquel ils aspirent est celui d'un dialogue direct avec les Etats-Unis. Cela dit, un dialogue direct dans le cadre des négociations à six pourrait être une solution de compromis, mais c'est aux diplomates d'en discuter», a dit M. Richardson sur la chaîne CNN.

Pyongyang a claqué la porte des négociations à six (deux Corées, Etats-Unis, Japon, Chine et Russie) en avril après que le Conseil de sécurité de l'ONU eut condamné un tir de missile Taepodong-2 et adopté des sanctions contre des entreprises nord-coréennes.

Le 25 mai, le régime communiste avait procédé à un deuxième essai nucléaire.

De leur côté, les Etats-Unis refusent de dialoguer directement avec les Nord-Coréens, estimant que si dialogue il doit y avoir il ne peut avoir lieu que dans le cadre des négociations à six.

Bill Richardson, un démocrate, s'exprimait sur CNN depuis l'Etat du Nouveau-Mexique (sud-ouest), qu'il gouverne, au moment où il reçoit Kim Myong-Gil et Paek Jong-Jo, deux diplomates de la délégation nord-coréenne à l'ONU, pour deux jours de discussions.

Lors d'une pause dans ces discussions, les trois hommes ont pris la pose pour les photographes et caméras de télévision installés dans le salon de la résidence de M. Richardson, située à Santa Fe, la capitale du Nouveau-Mexique.

Lors de cette pause le gouverneur s'était montré prudent quant à la teneur de la réunion tout en la qualifiant de «signe encourageant» pour les deux pays qui n'entretiennent pas de relations diplomatiques.

Une porte-parole du bureau du gouverneur, Alarie Ray-Garcia, a indiqué que la réunion avait été organisée à la demande des Nord-Coréens. «Le gouverneur ne négociera en aucun cas avec eux et ne représente pas l'administration Obama», a-t-elle insisté.

La Maison Blanche a indiqué de son côté que la rencontre n'avait pas eu lieu à la demande de l'administration du président Barack Obama.

Le porte-parole du département d'Etat Ian Kelly a souligné quant à lui que l'administration de M. Obama n'avait transmis aucun message au gouverneur du Nouveau-Mexique destiné aux diplomates nord-coréens et qu'elle s'en tenait à sa position officielle envers Pyongyang.

«Notre but est très simple et très clair. Notre but est la dénucléarisation de la péninsule nord-coréenne», a-t-il dit à la presse. «La balle est vraiment dans le camp nord-coréen».

Outre leur séjour à Santa Fe, M. Kelly a dit que les deux diplomates s'arrêteraient dans d'autres villes américaines lors de leur voyage.

Cette rencontre intervient au lendemain du compte-rendu qu'a fait à Barack Obama l'ancien président Bill Clinton de sa rencontre historique au début du mois avec le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-Il.

Bill Clinton a trouvé le leader nord-coréen «étonnamment alerte» en dépit des incertitudes grandissantes sur son état de santé, a rapporté mercredi le New York Times.

La mission à Pyongyang de l'ancien président américain avait débouché sur la libération de Laura Ling et Euna Lee, deux journalistes américaines détenues en Corée du Nord pour être entrées illégalement en territoire nord-coréen.