Les États-Unis maintiennent une intense pression diplomatique sur la Corée du Nord, peu après la libération de deux journalistes américaines emprisonnées à Pyongyang que Washington enjoint de revenir à la table des négociations sur la dénucléarisation.

Alors que l'ex-président américain Bill Clinton revenait de Corée du Nord début août, après avoir obtenu la libération des journalistes américaines Laura Ling et Euna Lee, le président Barack Obama a martelé que Pyongyang devait arrêter son programme nucléaire et cesser son comportement «provocateur». Lundi, le diplomate américain Philip Goldberg, chargé de coordonner l'application des résolutions 1874 et 1718 de l'ONU sanctionnant la Corée du Nord pour ses activités nucléaires, entamera à la tête d'une délégation américaine  une tournée dans les pays de la région: Singapour, Thaïlande, Corée du Sud et  Japon.

«Nous échangerons des réflexions, des idées et nos impressions sur les inspections des cargaisons maritimes et terrestres», a déclaré jeudi M. Goldberg à la presse avant de préciser qu'il s'agira également de «passer en revue les dispositions financières» des résolutions.

«Il y a une voie claire pour les Nord-Coréens s'ils veulent rejoindre le processus» de négociation, a indiqué M. Goldberg.

M. Goldberg s'est rendu précédemment en Chine, en Malaisie, en Russie et aux Nations unies à New York.

Lors de sa nouvelle tournée, il sera accompagné de représentants du département du Trésor américain, de la Défense et du Conseil national de sécurité (NSC).

En outre, un nouveau voyage en Chine sur le même thème est prévu et pourrait avoir lieu «dès la fin du mois» d'août, selon M. Goldberg.

«Notre but est clair. Nous travaillons en étroite collaboration avec nos alliés et partenaires pour (...) parvenir à la dénucléarisation de la Corée du Nord à travers des avancées irréversibles, appliquer les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Corée du Nord», a assuré le diplomate.

Par ailleurs, mardi, le département du Trésor a annoncé que les États-Unis ont pris des sanctions contre une banque de Corée du Nord accusée de financer l'effort d'armement nucléaire de Pyongyang. Washington a interdit toute transaction entre des Américains et la Korea Kwangson Banking Corp (KKBC), afin de «l'isoler du système financier et commercial des États-Unis».

Adoptée le 12 juin, la résolution 1874 de l'ONU prévoit un système renforcé d'inspection des cargaisons aériennes, maritimes et terrestres à destination ou en provenance de Corée du Nord. Elle interdit de fournir tout service financier susceptible de bénéficier au programme d'armement nord-coréen.

L'adoption de ce texte a suivi le deuxième essai nucléaire nord-coréen réalisé le 25 mai.

En avril, le régime nord-coréen avait claqué la porte des négociations à six (deux Corées, Chine, États-Unis, Japon, Russie) après que le Conseil de sécurité de l'ONU eut condamné un tir de missile Taepodong-2 et adopté des sanctions contre des entreprises nord-coréennes.

Le retour de Pyongyang à la table des négociations «peut être un processus compliqué techniquement, mais il ne doit pas nécessairement être long», a déclaré le porte-parole du département d'État Philip Crowley vendredi lors d'un point presse.

«Nous attendons juste de voir si la Corée du Nord va vraiment suivre la direction que lui a suggérée la communauté internationale», a-t-il affirmé alors qu'il était interrogé sur les attentes des États-Unis.