Le président de la Corée du Sud Lee Myung-Bak a appelé mardi à des négociations avec la Corée du Nord afin de débarrasser la péninsule coréenne des armes nucléaires et de réduire l'arsenal militaire conventionnel des deux pays.

«Les armes nucléaires ne garantissent pas la sécurité de la Corée du Nord. Elles ne font qu'assombrir son avenir», a déclaré M. Lee dans un discours à l'occasion de la célébration de l'anniversaire de la libération de la Corée de l'occupation japonaise en 1945. «Avec la dénucléarisation de la péninsule coréenne, la réduction des armes conventionnelles de la Corée du Nord et de la Corée du Sud doit faire l'objet de discussions», a-t-il ajouté, pressant la Corée du Nord d'accepter de telles négocations. 

Selon un collaborateur de M. Lee, c'est la première fois qu'un président sud-coréen appelle à une réduction des armes conventionnels.

«Notre gouvernement est prêt à entamer le dialogue et la coopération avec le Nord, sur toutes les questions, à tout moment et à tous les niveaux», a ajouté le président Lee.

Le dialogue entre les deux voisins, toujours officiellement en état de guerre depuis le sanglant conflit de 1950-53, s'est détérioré depuis l'arrivée au pouvoir en février 2008 du président sud-coréen Lee Myung-bak, un conservateur tenant d'une ligne intransigeante à l'égard de Pyongyang.

Plus de 600 000 soldats sud-coréens, soutenus par 28 500 soldats américains, sont déployés dans la péninsule coréenne, face à 1,1 million de soldats nord-coréens.

Les tensions régionales se sont accrues après l'annonce par Pyongyang de son retrait des négociations sur sa dénucléarisation, l'arrêt de sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et la réactivation de ses installations nucléaires à la suite de la condamnation par l'ONU de son tir de fusée le 5 avril, condamné par l'ONU.

Entre les deux Corées, les relations sont particulièrement tendues depuis que le régime nord-coréen a mené son deuxième essai nucléaire le 25 mai, condamné par l'ONU, et annoncé n'être plus lié par l'armistice de 1953 ayant mis fin à la guerre de Corée.

Pyongyang a cependant fait montre de bonne volonté en libérant début août, lors d'une visite de l'ex-président américain Bill Clinton, deux journalistes américaines condamnées en juin à 12 ans de travaux forcés pour avoir franchi la frontière sans autorisation. La Corée du Nord a également libéré jeudi un employé sud-coréen de Hyundai détenu depuis mars, mesure interprétée comme un geste de conciliation envers la Corée du Sud.