L'hebdomadaire italien L'Espresso publie lundi sur son site internet des extraits d'une conversation présentée comme un dialogue entre Silvio Berlusconi et Patrizia D'Addario, une prostituée qui est au centre d'un scandale ayant éclaboussé le chef du gouvernement.

Dans cette conversation enregistrée, selon L'Espresso (gauche), à l'automne dernier au domicile du Cavaliere à Rome, on entend une voix masculine, attribuée à M. Berlusconi, s'adresser à une femme: «moi aussi, je vais prendre une douche... et puis, tu m'attends dans le grand lit si tu finis en premier?».

«Quel grand lit... celui de Poutine?», demande une voix féminine, celle de Patrizia D'Addario selon l'hebdomadaire. «Celui de Poutine», répond la voix masculine, ce à quoi la femme répond: «Ah comme c'est chou... celui avec les rideaux».

 

Selon Mme D'Addario, M. Berlusconi a un lit à baldaquin que lui a offert son ami le Premier ministre russe Vladimir Poutine.

 

Patrizia D'Addario est au centre d'une enquête judiciaire -dans laquelle M. Berlusconi n'est toutefois pas mis en cause- sur des prostituées qui auraient passé la nuit au domicile du Cavaliere moyennant finances pour le compte d'un entrepreneur inculpé de corruption.

 

Mme D'Addario a affirmé à la presse s'être rendue à deux reprises chez M. Berlusconi contre la promesse de recevoir 2 000 euros à chaque fois. Elle a affirmé avoir enregistré ses conversations avec le Cavaliere et ces enregistrements ont été remis aux magistrats chargés de l'enquête.

 

C'est «une tentative pathétique de ranimer une campagne médiatique qui est déjà moribonde. Ils n'ont qu'à l'accepter et à prendre des vacances: ils en ont de toute évidence besoin», a réagi Daniele Capezzone, porte-parole du parti de Berlusconi, le Peuple de la liberté (Pdl), après la publication de ces extraits.

 

L'Espresso et le quotidien La Repubblica, qui appartiennent au même groupe de presse, ont pris la tête d'une campagne contre le chef du gouvernement, le sommant de s'expliquer sur sa vie privée. La presse italienne a publié ces derniers mois des articles et des photos embarrassantes sur Berlusconi, accusé par son épouse de fréquenter des mineures, ce qu'il a formellement démenti.

Le chef du gouvernement a récusé les informations sur les soirées passées en compagnie d'escort girls comme «des foutaises et des ordures».