Des religieux iraniens ont condamné dimanche la répression «horrible» menée par les autorités chinoises contre les musulmans Ouïghours dans la province du Xinjiang, où des émeutes ethniques ont fait au moins 184 morts, ont rapporté les médias iraniens.

«Il est vrai que le gouvernement et le peuple chinois ont des relations politiques et économiques étroites avec nous et les autres pays islamiques, mais ce n'est pas une raison pour eux de réprimer de manière horrible nos frères et soeurs musulmans», a déclaré le grand ayatollah Nasser Makarem Shirazi, selon l'agence Isna. «Nous condamnons avec fermeté la répression et nous demandons à tous les musulmans dans le monde d'appeler le gouvernement chinois de mettre un terme à cette situation et de punir les criminels», a-t-il ajouté.

M. Makarem Shirazi a également critiqué le gouvernement iranien pour son «silence» en affirmant que les gens «attendent des responsables de la République islamique qu'ils ne restent pas silencieux et prennent des mesures appropriées», a-t-il ajouté.

Les violences de dimanche dernier ont fait, d'après le dernier bilan publié par les autorités régionales, 184 morts, dont 137 Hans, l'ethnie majoritaire en Chine, 46 Ouïghours, l'ethnie majoritaire au Xinjiang, musulmane et turcophone, et un Hui, autre minorité musulmane.

Mais les Ouïghours en exil font état de leur côté de milliers de morts.

La province de Xinjiang compte huit millions d'Ouïghours.

Pour sa part, l'Association du clergé combattant, qui regroupe des religieux conservateurs, a exprimé dans un communiqué son regret pour «le meurtre horrible» de musulmans chinois et a demandé à Pékin d'agir avec «responsabilité en ce qui concerne le droit de citoyenneté des musulmans» de ce pays.