Des troupes indiennes prenaient d'assaut jeudi une bourgade du Bengale occidental (est) après la mort de dix personnes en quatre jours de violences entre les autorités marxistes de cet État et des rebelles maoïstes présumés, ont annoncé des responsables locaux.

Près de 1.800 soldats, paramilitaires et policiers étaient déployés autour du village de Lalgarh, à 130 km de Calcutta, la capitale de l'État du Bengale occidental gouverné depuis 1977 par le Parti communiste de l'Inde-Marxiste (PCI-M).Tous les accès à cette localité sont entravés par des troncs d'arbres placés par des villageois d'une tribu qui accusent le pouvoir marxiste et sa police de s'être livrés à des actes de violence cette semaine. Les autorités rétorquent que ces habitants sont acquis à la cause de maoïstes actifs dans la région.

Après le feu vert mercredi du premier ministre Manmohan Singh, «les opérations à Lalgarh ont commencé», a annoncé le chef de la police régionale, Sujit Sarkar, tandis que des télévisions montraient des policiers tirant des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc et frappant à coups de bâtons des hommes et des femmes apparemment armés.

Le policier s'est engagé à «réduire au minimum les effusions de sang».

Tout a commencé dimanche lorsque trois militants du PCI-M ont été tués par des maoïstes présumés. Le même scénario, avec le même bilan, s'est répété mercredi et quatre corps criblés de balles ont été mis au jour jeudi dans une localité proche. Des villageois ont également incendié des campements de policiers et des maisons de chefs communistes.

Dix personnes auraient aussi été abattues par des maoïstes dans l'État voisin de l'Orissa.

Au moins 15 des 28 États de l'Inde, sur un corridor courant de l'Est au Sud-Est du sous-continent, sont confrontés depuis 1967 à des poches de rébellions maoïstes. Au total, 165 des 600 départements du pays seraient, à des degrés divers, sous l'influence de ces guérilleros d'extrême gauche que les Indiens appellent les «naxalites».

Ils constituent la plus grande menace pour la sécurité nationale, avait averti en 2006 le premier ministre Singh.

Les rebelles, quand on peut exceptionnellement les approcher, disent mener la lutte armée contre de grands propriétaires terriens et les sociétés exploitant des minerais, pour défendre les paysans sans terre et les tribus.