Les partisans de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi, actuellement jugée pour avoir, selon la junte militaire, enfreint les règles de son assignation à résidence, se mobilisaient jeudi à la veille du 64e anniversaire du prix Nobel de la paix.

Mme Suu Kyi devrait passer la journée de vendredi à la prison d'Ibsein, au nord de Rangoun, où elle est jugée depuis le 18 mai, pour avoir, officiellement, enfreint les règles de son assignation à résidence en communiquant avec un Américain qui s'est invité chez elle après avoir traversé un lac à la nage.À Rangoun, les membres de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti de Mme Suu Kyi, se préparaient jeudi pour l'anniversaire de leur leader, célébré, comme les années précédentes, en son absence.

«Nous devons célébrer son anniversaire une fois de plus sans elle. Nous serions très heureux si elle pouvait être libérée, nous l'espérons et nous prions pour sa libération», a indiqué à l'AFP Lei Lei, un responsable de la LND.

Un peu partout dans le monde, des partisans du prix Nobel de la paix organiseront des concerts, veillées et autres prises de parole en son honneur.

Plus de 10.000 voeux ont été mis en ligne sur le site Internet «64 for Suu» ouvert à cette occasion.

Mercredi, la Cour suprême de Birmanie a accepté d'examiner un appel déposé par les avocats de l'opposante en vue de la comparution de deux témoins, initialement exclus du procès de «la Dame» de Rangoun, a annoncé la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

Aucune date n'a cependant été annoncée pour la prochaine audience. «Nous devons nous y préparer», a ajouté Nyan Win.

Des diplomates occidentaux sont convaincus que les retards incessants depuis le mois dernier dans le jugement de Mme Suu Kyi sont liés à l'embarras des autorités face à la véhémence des réactions internationales.

Mme Suu Kyi, seule lauréate du prix Nobel de la paix à être privée de liberté dans le monde, est passible de cinq ans de prison.