Des rebelles séparatistes tribaux présumés ont tué 12 villageois dans le nord-est de l'Inde, une région secouée par une myriade d'insurrections autonomistes ou indépendantistes, a annoncé mardi la police.

Des hommes armés ont attaqué le bourg de Misadui, à 230 km de la grande ville de l'Etat de l'Assam, Guwahati, mettant le feu aux maisons et abattant de sang froid des habitants terrorisés qui tentaient de s'enfuir, a expliqué le chef de la police départementale, Anurag Tangkha.

Le bilan se monte à 12 morts et les autorités traquent les assaillants, a-t-il assuré en accusant le groupuscule de la «Vierge noire» qui se bat depuis 1995 pour un Etat indépendant pour la tribu Dimasa dans le sud de l'Assam.

Cet Etat est ensanglanté depuis avril 1979 par la rébellion indépendantiste du Front de libération de l'Asom (ULFA) qui a fait quelque 10.000 morts en 30 ans.

En octobre 2008, plusieurs attentats coordonnés avaient fait 80 morts dans l'Assam et avaient été mis sur le compte de l'ULFA. Mais ce groupe avait nié et des pistes islamistes --indienne ou venue du Bangladesh voisin-- avaient alors été évoquées par les enquêteurs.

Le nord-est de l'Inde forme une enclave nichée entre le Bhoutan et la Chine au nord, la Birmanie à l'est et le Bangladesh à l'ouest. Les Etats de Manipur, Nagaland, Assam, Meghalaya, Tripura et Mizoram sont en proie à des insurrections séparatistes ou autonomistes et à des violences intercommunautaires qui ont fait 50.000 morts depuis l'indépendance de l'Inde le 15 août 1947.