Le sol pakistanais ne doit pas être utilisé pour le terrorisme, a dit mardi le Premier ministre indien Manmohan Singh au président pakistanais Asif Ali Zardari, lors de leur première rencontre depuis les attentats de Bombay de novembre 2008, ont rapporté les médias russes et indiens.

«Je suis heureux de vous rencontrer mais mon mandat est de vous dire que le territoire du Pakistan ne doit pas être utilisé pour le terrorisme» contre l'Inde, a dit M. Singh devant les médias lors de cette rencontre à Ekaterinbourg (Oural).

L'entretien a eu lieu en marge du sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS - Russie, Chine, Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Kirghizstan), au sein de laquelle l'Inde et le Pakistan ont le statut d'observateurs.

Selon l'agence de presse Press Trust of India (PTI), les deux hommes se sont serré la main, mais M. Zardari a prié les journalistes de quitter la salle immédiatement après la remarque de son interlocuteur.

Lors de leur rencontre, M. Singh a fait part de l'«insatisfaction» de l'Inde en raison de l'inaction pakistanaise face au terrorisme qui affecte l'Inde, a rapporté PTI.

Il a également exprimé sa déception après la récente remise en liberté de Hafiz Mohammad Saeed, le chef d'une association caritative islamique considérée comme l'ex-vitrine légale du Lashkar-e-Taïba (LeT), le groupe accusé par l'Inde d'avoir perpétré les attaques de Bombay en novembre.

Aucun pourparler direct au plus haut niveau n'avait eu lieu entre les deux pays depuis les attentats islamistes à Bombay qui ont fait 174 morts, dont neuf des dix assaillants, du 26 au 29 novembre 2008. Les deux hommes s'étaient rencontrés pour la dernière fois en septembre, en marge d'une assemblée générale de l'ONU à New York.

Les attaques de Bombay ont entre-temps conduit à la suspension du dialogue de paix amorcé en janvier 2004 entre l'Inde et le Pakistan, New Delhi les imputant à un groupe pakistanais tout en dénonçant la complicité de services de renseignement militaire pakistanais.

Le ministre des Affaires étrangères du Pakistan, Shah Mahmood Qureshi, a appelé mardi à une reprise du dialogue: «La chose la plus sensée à faire serait de reprendre le dialogue dès que possible», a-t-il déclaré, cité par PTI depuis Ekaterinbourg.

«C'est dans notre intérêt mutuel. Les deux pays ont à gagner à une reprise du dialogue. Le Pakistan estime qu'il s'agit d'un exercice utile», a-t-il dit.