Des incidents entre police et manifestants ont éclaté lundi à Katmandou, la capitale du Népal, dont l'activité était paralysée par une grève générale lancée à l'appel de jeunes maoïstes, dernier soubresaut de la crise politique qui secoue le pays depuis six semaines.

La police a annoncé avoir fait usage de gaz lacrymogène pour disperser des manifestants qui jetaient des pierres.

«Environ un millier de militants ont manifesté dans le quartier de Balaju lundi après-midi. De brefs affrontements ont éclaté lorsque des manifestants maoïstes ont jeté des pierres contre les policiers», a déclaré à l'AFP un responsable de la police, Ashutosh Rana.

«Environ cinq salves de gaz lacrymogène ont été tirées pour ramener la situation sous contrôle», a-t-il ajouté.

Les magasins, écoles et bureaux étaient fermés tandis que des manifestants brûlaient des pneus et empêchaient la circulation des véhicules, a indiqué Meera Chaudhary, commissaire adjoint de la municipalité, ajoutant que des policiers anti-émeute avaient été déployés.

Le mouvement a été lancé à l'appel de la Ligue de la jeunesse communiste (YCL, maoïste) pour exiger une enquête sur le décès récent de son dirigeant Rajendra Phuyal, lequel aurait été tué par des nervis d'une organisation rivale.

Cette grève fait suite à des agitations identiques menées par des groupes maoïstes ces dernières semaines dans l'ouest du Népal et à Katmandou, et s'inscrit dans une grande campagne politique des ex-insurgés d'extrême gauche.

Le Népal traverse une zone de turbulences depuis la démission fracassante le 4 mai de l'ex-premier ministre et ancien chef rebelle maoïste Pushpa Kamal Dahal, alias Prachanda («Le redoutable»).

Un nouveau premier ministre, Madhav Kumar Nepal, chef du Parti communiste du Népal-Marxiste léniniste unifié (PCN-MLU), une formation de centre-gauche, conduit depuis la fin mai un fragile gouvernement de coalition boycotté par les maoïstes.

Ceux-ci représentent 40% de l'Assemblée constituante depuis leur retentissante victoire électorale d'avril 2008 suivie le mois suivant de l'abolition de la monarchie et de la proclamation de la République.