Sept pays clés sont parvenus mercredi à un accord sur un projet de résolution du Conseil de sécurité qui alourdira les sanctions contre la Corée du Nord pour son récent essai nucléaire, l'adoption du texte pouvant intervenir avant la fin de la semaine.

Le projet de résolution, mis au point entre les cinq membres permanents du Conseil (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie), le Japon et la Corée du Sud, a été présenté au nom des «sept» par les États-Unis aux autres membres du Conseil lors d'une réunion plénière mercredi.Selon des diplomates, un vote sur le texte pourrait avoir lieu avant la fin de la semaine, peut-être dès jeudi, l'adoption étant pratiquement assurée.

«Nous avons un texte qui va être introduit devant le Conseil», a déclaré à la presse l'ambassadeur de France à l'ONU, Jean-Maurice Ripert, avant d'entrer en séance.

«C'est un très bon texte de notre point de vue (...) qui exprime clairement le désaccord et la condamnation de la communauté internationale sur le comportement de la Corée du Nord, qui prévoit des sanctions», a-t-il ajouté.

«C'est un régime de contrôle et de surveillance très fort», a souligné l'ambassadeur français, exprimant l'espoir qu'il pourra être voté «le plus possible, certainement avant la fin de la semaine et si possible dès demain» (jeudi).

Son homologue japonais, Yukio Takasu, a lui aussi espéré que le Conseil «sera en mesure d'agir très rapidement de manière à envoyer d'une voix unanime un message fort et clair» à la Corée du Nord.

Le texte, dont l'AFP a obtenu copie, instaure un système renforcé d'inspections des cargos à destination ou en provenance de Corée du Nord, l'élargissement de l'embargo sur les armes et des sanctions financières.

Pyongyang est déjà sous le coup de sanctions du Conseil de sécurité prévues par la résolution 1718, adoptée en octobre 2006 après son premier essai nucléaire.

Le nouveau texte «condamne dans les termes les plus forts» le nouvel essai effectué par Pyongyang le 25 mai «en violation des résolutions du Conseil» dont la 1718, et «exige que la Corée du Nord s'abstienne de tout nouvel essai ou tir de fusée utilisant la technologie des missiles».

Il exige que Pyongyang «suspende toutes ses activités liées à la technologie des missiles balistiques (...), revienne sur son annonce de retrait du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP)» et réintègre celui-ci «le plus tôt possible».

Il exige également que la Corée du Nord «abandonne tous ses programmes d'armement nucléaire de manière complète, vérifiable et irréversible».

Le projet étend l'embargo sur les armes déjà prévu par la résolution 1718 à tous les types d'armes à l'exception des petites armes légères. La 1718 n'interdisait que les importations et exportations d'armements lourds par la Corée du Nord.

Il appelle tous les États à inspecter en haute mer tout navire soupçonné de transporter des armes prohibées à destination ou en provenance de Corée du Nord. Tout État qui refuse que ses navires soient inspectés en haute mer devra les dérouter vers un port en vue d'une inspection.

Le texte appelle également les États à interdire la fourniture de services financiers ou le transit par leur territoire de ressources financières qui pourraient contribuer aux activités nucléaires ou balistiques de la Corée du Nord.

Les «sept» tentaient depuis 16 jours de s'entendre sur les termes de ce projet de résolution.