Des rebelles présumés ont pénétré lundi dans une mosquée du Sud musulman de la Thaïlande et ont ouvert le feu de manière indiscriminée, tuant au moins onze fidèles et en blessant douze autres, a annoncé l'armée.

La mosquée attaquée en début de soirée est située dans le district de Cho-ai-rong de la province de Narathiwat.

Les assaillants, armés de fusils d'assaut, sont entrés dans la mosquée où priaient une cinquantaine de fidèles. «Ils ont ouvert le feu de manière indiscriminée», a déclaré un responsable de la police locale.

«Dix personnes ont été tuées, dont l'imam», a-t-il dit, ajoutant que treize autres ont été grièvement blessées.

Un peu plus tard, un porte-parole de l'armée, le colonel Parinya Chaidilok, a fait état de onze morts et douze blessés.

Les attaques se sont multipliées dans cette province. Plus tôt dans la journée, un soldat avait péri et huit autres avaient été blessés par l'explosion d'une bombe. Dimanche, également à Narathiwat, un puissant engin explosif avait fait deux morts et détruit plusieurs bâtiments.

Depuis cinq ans, les trois provinces de l'extrême Sud de la Thaïlande sont le théâtre d'un regain de violence séparatiste.

Dans cette région, frontalière de la Malaisie, les habitants sont très majoritairement d'ethnie malaise et de confession musulmane, contrairement au reste de la Thaïlande, essentiellement bouddhiste.

Plus de 3700 personnes ont trouvé la mort dans des violences séparatistes depuis janvier 2004 dans le Sud musulman thaïlandais où les troupes de Bangkok sont déployées en nombre face à des groupes d'insurgés sur lesquels on sait peu de choses.

La région était un sultanat relativement indépendant avant son annexion par Bangkok il y a plus d'un siècle.