La Malaisie a mobilisé des hélicoptères, des navires et un avion sur ses cotes pour tenter d'intercepter les immigrants illégaux venus du Pakistan et d'Afghanistan, de plus en plus nombreux à prendre la mer.

Le périple de ces immigrants clandestins sur des embarcations de fortune ne vise pourtant pas le pays. Ils quittent au contraire la Malaisie illégalement sur de petits bateaux trop chargés pour passer en Indonésie, et de là, tentent de faire route vers l'Australie. Ce dernier pays leur accordera l'asile, espèrent-ils.

De nombreux Indonésiens qui travaillent en Malaisie sans papiers ou en dépassement de visa utilisent aussi la mer pour rentrer chez eux.

Depuis mars, quatre bateaux de migrants, 114 Indonésiens, 58 Afghans, 37 Pakistanais, et trois Irakiens, ont été appréhendés en tentant de franchir le détroit séparant la Malaisie et l'Indonésie, d'après les statistiques de l'Agence malaise de régulation maritime.

«C'est une nouvelle tendance pour nous en Malaisie» a souligné le secrétaire général du ministère de l'Intérieur, Mahmood Adam, dans un entretien avec Associated Press.

Les migrants paient des passeurs dans leur pays d'origine, qui les font venir en Malaisie avec des visas de touristes. Ils visitent quelques sites de Kuala Lumpur et aux alentours avant d'embarquer pour un voyage incertain.

La plupart appartiennent à la classe moyenne, et ils ont les moyens de voyager. Ils fuient la guerre en Afghanistan ou dans les zones frontières du Pakistan et recherchent une vie meilleure. «Ils ont de l'argent. Ils voyagent autour du monde. Alors pourquoi leur refuser des visas?», s'étonne le secrétaire à l'Intérieur Mahmood.