La Corée du Nord a réitéré samedi ses menaces contre la Corée du Sud, l'avertissant que sa décision de se joindre à une initiative américaine contre la prolifération des armes de destruction massive l'exposait à «des conséquences désastreuses», a rapporté une agence.

Quelques jours après que Pyongyang eut procédé, le 25 mai, à son deuxième essai nucléaire, Séoul avait annoncé que la Corée du Sud se joignait à l'Initiative de sécurité contre la prolifération (PSI), lancée par les États-Unis en 2003. «La pleine participation de la Corée du Sud à la PSI est une violation délibérée de la souveraineté de la RPDC (République populaire démocratique de Corée, ndlr) et une déclaration de guerre ouverte contre elle», déclare un commentaire publié samedi dans le principal quotidien nord-coréen, le Rodong Sinmun, et rapporté par l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.

«La Corée du Sud, ayant suivi des forces étrangères au mépris complet de la souveraineté et de la dignité de la RPDC, sera entièrement responsable des conséquences désastreuses» de sa décision, avertit le commentaire nord-coréen.

Lancée en 2003 par le président américain George W. Bush, l'Initiative de sécurité contre la prolifération autorise notamment ses membres à intercepter des avions ou des navires soupçonnés de transporter du matériel nucléaire, des missiles ou d'autres armes de destruction massive.

Plus tôt dans la journée de samedi, le président sud-coréen Lee Myung-Bak avait prévenu que Séoul ne ferait aucun compromis face à la menace nucléaire de la Corée du Nord et avait appelé Pyongyang à revenir à la table des négociations.

«Je dis clairement qu'il n'y aura aucun compromis sur des questions menaçant la vie des gens et la sécurité nationale», a déclaré M. Lee au cours d'une déclaration officielle en mémoire aux victimes de la guerre de Corée (1950-53).

Les discussions à l'ONU sur les sanctions à infliger à Pyongyang pour son essai nucléaire achoppent sur les modalités d'un durcissement des inspections de navires et de l'embargo sur les armes, a-t-on appris vendredi auprès de diplomates.

Vendredi, la Corée du Nord a accepté de mener des discussions avec la Corée du Sud, ont indiqué des responsables sud-coréens.