Les discussions à l'ONU entre sept pays clés sur les sanctions à infliger à la Corée du Nord pour son récent essai nucléaire achoppent sur les modalités d'un durcissement des inspections de navires et de l'embargo sur les armes, a-t-on appris vendredi auprès de diplomates.

Selon eux, ces désaccords, qui portent aussi sur le volet financier des sanctions, signifient qu'une adoption de la résolution par le Conseil de sécurité au complet paraît peu probable avant la semaine prochaine.

Les cinq membres permanents du Conseil (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie), le Japon et la Corée du Sud cherchent à s'entendre sur un alourdissement du régime de sanctions déjà en vigueur contre Pyongyang depuis son essai nucléaire du 25 mai.

Au 10e jour des négociations, les ambassadeurs des «sept» s'étaient séparés jeudi au bout de trois heures de discussions en faisant état de «progrès» mais sans avoir pu s'entendre sur un texte.

«Il n'y a pas à l'heure actuelle d'accord à sept sur un texte», a confirmé vendredi à des journalistes l'ambassadeur de France, Jean-Maurice Ripert.

«Nous progressons mais il est totalement faux de dire que nous avons un accord», a renchéri son homologue japonais Yukio Takasu, réagissant apparemment à des informations de presse faisant état d'un tel accord.

Parmi les idées avancées depuis le début des discussions figure l'allongement de la liste des entités nord-coréennes dont les avoirs à l'étranger sont gelés.

Sont également envisagés l'élargissement de l'embargo sur les armes, des inspections plus strictes des cargaisons maritimes en provenance ou à destination de Corée du Nord, ainsi que des mesures visant à geler les avoirs de la Corée du Nord à l'étranger et à lui interdire l'accès aux services bancaires et financiers internationaux.

Des diplomates ont fait état de «réticences chinoises» concernant la proposition de renforcer les inspections de cargos dans les eaux territoriales des Etats et en haute mer, afin d'assurer qu'ils ne transportent pas d'équipements interdits pouvant servir aux activités nucléaires et balistiques de la Corée du Nord.

Selon un diplomate qui a souhaité garder l'anonymat, une des difficultés consiste à «établir jusqu'où aller dans l'obligation des Etats et s'ils devront recourir à la force en cas de non-coopération (par les navires) en haute mer.»

D'autres pierres d'achoppement concernent les détails de l'élargissement de l'embargo sur les armes et des sanctions financières, selon ce diplomate.

La semaine dernière, les «sept» s'étaient entendus pour travailler à une résolution qui condamnerait fermement la Corée du Nord pour son essai nucléaire du 25 mai et renforcerait l'actuel régime de sanctions.

Ce régime avait été instauré par la résolution 1718 adoptée en octobre 2006 à la suite d'un premier essai nucléaire et d'une série de tirs de missiles nord-coréens.