Le gouvernement du Sri Lanka a rejeté dimanche les appels à l'ouverture d'une enquête indépendante sur des violations des droits de l'Homme après des informations faisant état d'un grand nombre de civils tués au cours des dernières semaines de la guerre civile.

Le ministre des médias, Lakshman Yapa Abeywardena, a affirmé que les demandes des organisations appelant à l'ouverture d'une telle enquête étaient motivées par des «arrières-pensées».

«Ceux qui donnent différents bilans du nombre de civils tués et appellent à l'ouverture de ces enquêtes sont motivés par des arrières pensées», a affirmé le ministre, en rejetant ces demandes.

Le ministre a assuré que le gouvernement était en train d'établir un bilan des victimes civiles, sans donner de chiffres.

«Nos responsables savent combien de personnes se trouvaient dans la zone (de guerre) et nous comptabilisons le nombre de personnes maintenant dans les camps de déplacés», a-t-il indiqué.

Le ministre est intervenu au lendemain d'un appel de l'organisation Amnesty International à l'ouverture d'une enquête indépendante sur le grand nombre de civils tués au cours des dernières semaines de la guerre civile au Sri Lanka, estimant que les Nations unies devaient rendre publiques leurs évaluations.

Cet appel faisait suite à un article du Times cette semaine selon lequel des documents confidentiels de l'ONU évalueraient à plus de 20.000 le bilan total des civils tués dans ce conflit.

Le directeur d'Amnesty pour la région Asie-pacifique, Sam Zarifi, a réclamé une enquête internationale indépendante, accusant les deux parties de crimes de guerre.

«Ces chiffres sont exagérés», a déclaré vendredi le porte-parole du ministère sri-lankais de la Défense Lakshman Hulugalle. «Nous démentons totalement les allégations selon lesquelles 20 000 personnes ont été tuées».

Amnesty a indiqué par ailleurs continuer à recevoir des informations sur d'importantes violations des droits de l'homme, tandis que plus de 280.000 personnes ont été déplacées par les combats.