Le déséquilibre, à la naissance, entre le nombre de filles et de garçons continue de s'aggraver au Vietnam, a affirmé mercredi le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), qui appelle à mieux appliquer l'interdiction de l'avortement sélectif.

En 2008, le ratio sur l'ensemble du pays communiste était de 112,1 garçons pour 100 filles, contre 111,6 pour 100 en 2007 et 109,8 pour 100 en 2006. Le taux de référence est, en l'absence de sélection, de 106 ou 105 pour 100, a indiqué l'UNFPA.Le déséquilibre est plus fort dans les zones urbaines que dans les campagnes, avec des taux respectifs de 114,2 pour 100 et 111,4 pour 100.

La tendance, «similaire à celles enregistrées en Inde et en Chine», «suggère le lien étroit entre la décision d'avoir des petites familles -- tout en souhaitant toujours un garçon -- et un accès facile (...) à l'avortement sélectif», en théorie pourtant interdit, estime l'agence onusienne.

Pour les experts démographes de l'ONU, le Vietnam, comme la région en général, reste marqué par une forte préférence pour les garçons.

Quand elles se marient, les filles partent rejoindre la famille de leurs maris et ce sont les fils qui prennent en charge leurs parents dans les vieux jours. En particulier dans le monde rural, qui représente un peu plus de 70% de la population, avoir un garçon reste souvent perçu comme une condition essentielle à l'équilibre du foyer.

Outre une plus grande vigilance contre l'avortement sélectif, l'UNFPA préconise des efforts publics de sensibilisation à l'égalité des sexes, afin de «mettre en valeur le rôle important des femmes à la fois au sein des familles et dans la société».