Le puissant cyclone Aila qui a balayé lundi les côtes Sud du Bangladesh et Est de l'Inde a fait 183 morts dans ces deux pays, ont annoncé mercredi les autorités qui ont dépêché des secours pour sauver des centaines de milliers de sinistrés.

Bon nombre des 113 tués au Bangladesh sont des enfants qui ont péri noyés dans un raz-de-marée, avec des vagues de quatre mètres de hauteur, déclenché par la deuxième grosse tempête de la saison de la mousson dans l'est du sous-continent.Ces intempéries ont fait aussi près de 6.500 blessés et 400.000 sans-abri et dévasté cultures, élevages, villages et routes du littoral méridional bangladais, où soldats et civils distribuaient vivres, eau potable et abris d'urgence.

«Nous disposons des ressources suffisantes pour fournir de l'aide et nous travaillerons aussi longtemps qu'il le faudra pour atteindre tous ceux qui sont touchés», a assuré le ministre chargé de la Gestion des catastrophes, Abdur Razzak.

Mais dans le département de Koyra, «des gens sont à moitié nourris, voire pas nourris du tout», a prévenu le chef du département, Arif Pasha. «C'est une énorme crise: il n'y a pas d'eau potable parce que les puits et les étangs sont pleins d'eau de mer salée», a-t-il expliqué à l'AFP.

En d'autres endroits, comme au coeur de la célèbre mangrove des Sundarbans, 100.000 personnes restent bloquées dans les abris anti-cycloniques où elles s'étaient réfugiées lundi lorsque le cyclone s'était abattu sur cette région frontalière entre le Bangladesh et l'Inde. Dans cette réserve naturelle, vivent 650 tigres du Bengale, une espèce en danger.

Aila a aussi soufflé sur Calcutta, la capitale de l'Etat indien du Bengale occidental.

Dans cette mégapole d'une quinzaine de millions d'habitants et dans le département touristique de Darjeeling, 70 personnes ont été tuées par des glissements de terrain, coulées de boue, chutes d'arbres ou de pylônes électriques sur des maisons et des voitures. Le cyclone a aussi fait plus de 100.000 sinistrés dans une centaine de bourgs sous les eaux.