Le Parlement népalais a élu samedi un nouveau premier ministre de centre-gauche, au terme de trois semaines de crise politique déclenchée par la démission du gouvernement conduit par les maoïstes.

Madhav Kumar Nepal, 56 ans, dirige le Parti communiste du Népal-Marxiste léniniste unifié (PCN-MLU), une formation de centre-gauche et l'une des plus anciennes du Népal. Cet unique candidat au poste de chef du gouvernement «a été élu premier ministre de la République démocratique et fédérale du Népal», qui était encore une monarchie constitutionnelle jusqu'en mai 2008, a annoncé le président du Parlement Subash Nemwang.

Le Népal traverse une nouvelle période de turbulences depuis la démission fracassante le 4 mai du premier ministre et ancien chef rebelle maoïste Pushpa Kamal Dahal, alias Prachanda («Le redoutable»).

À la tête du gouvernement depuis août dernier, Prachanda avait quitté le pouvoir après que sa décision de limoger pour insubordination le chef de l'armée, le général Rookmangud Katawal, eut été annulée par le chef de l'État Ram Baran Yadav.

Les maoïstes représentent quelque 40% de l'Assemblée constituante depuis leur retentissante victoire électorale d'avril 2008 suivie le mois suivant de l'abolition de la monarchie et de la proclamation de la République.

Les anciens guérilleros d'extrême gauche voulaient se débarrasser du général Katawal, un sympathisant royaliste, en raison de son refus d'intégrer dans l'armée nationale les 19 000 ex-combattants maoïstes cantonnés dans des camps supervisés par l'ONU.

L'incorporation de ces anciens rebelles dans l'armée est un corollaire de l'accord de paix multipartite du 21 novembre 2006 qui a mis fin à dix ans de guerre civile, au prix de 13 000 morts.

Mais les militaires craignent que ces maoïstes ne politisent l'armée.

En signe de colère, les députés maos ont quitté le Parlement samedi, qualifiant l'élection de M. Nepal de «farce». Toutefois, ces insurgés reconvertis en hommes politiques se sont engagés à ne pas faire avorter le fragile processus de paix et à soutenir la jeune démocratie népalaise.