Le ministère sri-lankais de la Défense a accusé jeudi les rebelles tamouls d'utiliser des bombes au phosphore pour empêcher un dernier assaut des forces armées gouvernementales contre leur minuscule enclave dans le nord-est de l'île.

«Des terroristes enterrent des bombes improvisées qui provoqueront une catastrophe humanitaire lors de leur explosion en infligeant des brûlures au phosphore aux civils et aux soldats», a indiqué le ministère dans un communiqué. «Le recours à des tactiques aussi lâches aggrave évidemment les souffrances inutiles d'otages retenus de force et l'usage de ces armes incendiaires par les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) est répréhensible», a poursuivi le gouvernement.

Les bombes au phosphore sont des armes incendiaires interdites par les conventions internationales en cas de guerre dans les zones peuplées de civils.

Lors d'une visite de l'AFP la semaine dernière, dans un hôpital de campagne français installé dans le nord du Sri Lanka, une femme tamoule avait montré d'impressionnantes brûlures tachetant sa peau de la poitrine aux épaules.

Elle avait affirmé avoir été «brûlée par une bombe chimique il y a deux semaines», sans savoir avec certitude qui l'aurait fait exploser.

Des médecins de cet hôpital avaient confié, sous le couvert de l'anonymat, avoir vu plusieurs patients brûlés, notamment «avec des mains toutes blanches, signe possible de brûlures au phosphore».

Le Sri Lanka et les insurgés tamouls se sont déjà mutuellement accusés d'avoir eu recours à des bombes à fragmentation au phosphore et à des armes chimiques.

Les deux belligérants ont vigoureusement nié.