Des incidents se sont produits à Srinagar, capitale du Cachemire indien, jeudi lors du quatrième et avant-dernier tour des élections législatives en Inde au cours duquel les deux grands partis rivaux s'affrontaient dans des circonscriptions clefs.

Les bureaux ont ouvert à 07H00 locales (01H30 GMT) dans sept Etats indiens, ainsi que dans la capitale indienne New Delhi, et devaient fermer à 17h00 locales.

Malgré des mesures de sécurité drastiques dans la région sensible du Cachemire, des incidents se sont produits dans la capitale Srinagar, où les policiers ont repoussé à coups de matraques et gaz lacrymogènes des manifestants, selon la police.

Dans ce berceau du mouvement séparatiste, des milliers de policiers avaient été déployés pour surveiller les 1.400 bureaux de vote. Malgré cela, de nombreux manifestants sont descendus dans les rues, repoussés par la police, a indiqué le porte-parole de la police, Prabhakar Tripathy.

Une bombe incendiaire a également été lancée par des supposés militants séparatistes contre un bureau de vote, sans faire de dégâts, a-t-il ajouté.

Les séparatistes musulmans avaient appelé à boycotter le scrutin dont ils estiment qu'il ne fait que légitimer le pouvoir de Delhi sur cette région.

Selon le bureau local des élections, à 12h00, le taux de participation dans la circonscription de Srinagar était de 14% alors que 1,1 million d'électeurs sont inscrits.

«La population doit faire échec aux desseins indiens en boycottant les élections», a déclaré Abdullah Gaznavi, porte-parole du Lashkar-e-Taïba (LeT), groupe islamiste armé basé au Pakistan.

«Aucun de nous n'ira voter», a assuré Mehak Fayaz, un étudiant de 21 ans.

Le Cachemire indien, à majorité musulmane, est le théâtre de violences depuis le déclenchement en 1989 d'une insurrection séparatiste récupérée par des groupes armés islamistes venus pour la plupart du Cachemire pakistanais et qui se battent contre «l'occupation indienne».

Une frontière de facto, dite Ligne de Contrôle (LoC) sépare depuis 1949 le Cachemire indien du Cachemire pakistanais.

Quelque 47.000 personnes ont été tuées à cause de ce conflit en 20 ans.

Les élections voient s'affronter le Parti du Congrès du Premier ministre Manmohan Singh, 76 ans, et l'opposition de la droite nationaliste hindoue du Parti du peuple indien (BJP) de Lal Krishna Advani, 81 ans, également dans les Etats voisins du Rajasthan et de l'Haryana.

Selon les observateurs, il apparaît toutefois improbable que l'une de ses deux formations l'emporte grâce à ses seules forces, augurant d'âpres marchandages post-électoraux en vue de la formation d'un gouvernement de coalition.

Vantées comme le «plus grand exercice démocratique au monde», ces élections législatives qui ont débuté le 16 avril s'échelonneront jusqu'au 13 mai, en cinq phases, pour que 714 millions d'électeurs désignent 543 députés de l'Assemblée du peuple représentant 35 Etats et territoires de l'Union indienne.

Les résultats seront proclamés le 16 mai.