Les forces armées du Sri Lanka se sont dites prêtes vendredi à donner le coup de grâce aux Tigres tamouls après que deux bataillons eurent fait la jonction devant la minuscule bande côtière des insurgés dans le nord-est, où 50 000 civils sont coincés.

«Les Tigres n'ont plus de porte de sortie par la terre. Nous avons positionné nos troupes pour pénétrer à tout moment» dans l'enclave, a dit à l'AFP le général Udaya Nanayakkara, porte-parole des forces armées.

«Si les civils n'étaient pas pris au piège, nous y serions déjà entrés», a-t-il ajouté.

L'officier a refusé de dire quand le coup de grâce serait donné aux quelques centaines de combattants des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), car, a-t-il assuré, «il faut tenir compte des civils».

L'ONU pense que 50 000 habitants tamouls sont retenus par les Tigres. Colombo les évalue à 15 000 ou 20 000 et accuse la guérilla de s'en servir comme «boucliers humains».

Signe peut-être de l'imminence d'un ultime assaut, des milliers d'imprimés d'un message du président Mahinda Rajapakse exhortant les civils à fuir ont été jetés par avion sur le minuscule territoire des Tigres.

«J'implore chacun de vous à passer en zones gouvernementales», a écrit le chef de l'État, selon un communiqué de la présidence.

«Je suis conscient des énormes difficultés auxquelles sont confrontés les civils malheureusement otages du LTTE. Votre souffrance se prolonge à cause du LTTE qui vous utilise comme "boucliers humains"», a dit M. Rajapakse.

La veille, lui et son frère, Gotabhaya Rajapakse, l'influent secrétaire à la Défense, avaient clairement indiqué que leur pays s'apprêtait à en finir avec 37 années de rébellion séparatiste et ont fustigé les exhortations des Occidentaux ces dix derniers jours pour un «cessez-le-feu humanitaire».

Les combats ont d'ailleurs continué dans la poche rebelle, selon des sources militaires.

En mer, dernière échappatoire pour les Tigres, le porte-parole de la marine gouvernementale, Mahesh Karunaratne, a indiqué que trois embarcations avaient été coulées et que 23 rebelles avaient péri.

Le LTTE a rétorqué, via le site internet Tamilnet.com, avoir envoyé par le fond deux bateaux sri-lankais et avoir tué 350 soldats à terre.

Aucune information n'est vérifiable dans ce nord-est coupé du monde.