Des centaines de milliers d'Indiens ont commencé à se rendre dans les bureaux de vote de Mumbai (ex-Bombay) jeudi pour participer à la troisième des cinq phases des élections législatives, alors que plane encore l'ombre des attentats terroristes qui ont meurtri la capitale économique du pays.

En novembre dernier, des terroristes ont attaqué des hôtels de luxe, une gare et un centre juif de la ville, faisant 166 morts et 304 blessés en trois jours.

A l'issue de ces législatives étalées sur un mois, il ne devrait pas, selon les observateurs, se dégager de majorité claire pour conduire le pays, alors que l'Inde est elle aussi confrontée à la crise économique mondiale.

A l'issue de la cinquième phase du scrutin le 13 mai, quelque 714 millions d'électeurs inscrits, sur une population d'1,2 milliard d'habitants, auront été appelés à utiliser plus d'1,3 million de machines à voter dans près de 830 000 bureaux. Les résultats officiels sont attendus pour le 16 mai.

Ni la majorité sortante, le Parti du Congrès du premier ministre Manmohan Singh, ni la principale formation d'opposition, le Bharatiya Janata Party (BJP) de L.K. Advani, ne semblent en position d'atteindre la majorité à la Lok Sabha (Chambre du peuple). Celui qui obtiendra le plus grand nombre de sièges sur les 543 que compte la chambre basse sera probablement contraint de conclure un accord de coalition avec certains des innombrables partis défendant des intérêts particuliers ou régionaux.

Les forces gouvernementales étaient en état d'alerte maximum alors que des milliers d'électeurs se pressaient à l'entrée des bureaux de vote, sous de fortes averses. Toutefois, il était peu probable la violence se déchaîne jeudi, dans la mesure où les zones les plus instables ont déjà voté.

Jeudi, la seule région placée sous une sécurité renforcée était l'État du Cachemire indien où une écrasante majorité de la population musulmane souhaite son rattachement au Pakistan ou son indépendance. Les séparatistes ont appelé au boycott, à la grève générale et à des manifestations.

Les violences qui ont émaillé les deux premières phases du scrutin étaient essentiellement concentrées dans l'est et le centre de la fédération indienne où la guérilla maoïste lutte depuis des décennies pour les droits des plus pauvres.