Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et le Japon se sont mis d'accord sur un projet de déclaration condamnant le lancement de la fusée nord-coréenne et sanctionnant des entreprises nord-coréennes impliquées, ont indiqué samedi des diplomates.

Ces six pays ont fait circuler ce texte auprès des neuf autres États membres du Conseil samedi après-midi après s'être entendus sur ses termes dans la matinée, ont indiqué les diplomates. Pour être adoptée, une telle déclaration, qui n'a pas le caractère contraignant d'une résolution, requiert cependant l'unanimité des 15 membres du Conseil. Les membres permanents du Conseil (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie), dits les cinq «Grands», sont dotés du droit de veto.

Dans ce texte, qui a été distribué à la presse, le Conseil «condamne» le tir de fusée balistique effectué par Pyongyang le 5 avril et affirme qu'il est «en contravention avec la résolution 1718 du Conseil», qui interdit à la Corée du Nord tout essai nucléaire ou tir de missile.

Il «exige que la Corée du Nord s'abstienne de tout nouveau lancement».

Il annonce «un ajustement» de certaines mesures contenues dans la 1718 qui établissaient un régime de sanctions à l'égard de la Corée du Nord après qu'elle eut procédé à un essai nucléaire.

Selon un diplomate occidental, parlant sous couvert de l'anonymat, ce passage signifie que le Conseil «va désigner d'ici à la fin du mois des entreprises nord-coréennes qui tomberont sous le coup d'un gel de leurs avoirs financiers à l'étranger».

Un tel dispositif avait été mis en place par la 1718, incluant la création d'un comité ad hoc du Conseil de sécurité pour mettre en oeuvre et superviser les sanctions. Mais ce comité n'avait jamais été activé, pour ne pas compromettre les pourparlers à six sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne, a expliqué ce diplomate.

Par ailleurs, le projet de déclaration réitère le soutien du Conseil de sécurité au pourparlers à six regroupant les deux Corées, la Chine, les États-Unis, le Japon et la Russie et «appelle à leur reprise au plus tôt».

Enfin, le Conseil «exprime son désir d'une solution pacifique et diplomatique à cette situation».

Les 15 membres du Conseil s'étaient déjà réunis en urgence dimanche dernier, jour du tir, pour des premières consultations, sans s'accorder sur un texte mais en décidant de poursuivre leurs négociations.

Les États-Unis, les Européens et le Japon avaient alors préconisé une condamnation ferme du tir nord-coréen par le Conseil, au motif qu'il a violé la résolution 1718.

Mais la Chine et la Russie avaient été réticentes à cette idée, Pyongyang ayant affirmé que l'engin avait mis en orbite un simple satellite de communications. Pékin et Moscou étaient également soucieux de sauvegarder les pourparlers à six.

La Corée du Nord a annoncé qu'elle «réagirait fermement» si elle devait être condamnée par les Nations unies.