Le sommet des dirigeants de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), organisé à Pattaya, en Thaïlande, a été annulé pour des raisons de sécurité, en raison des violentes manifestations organisées en marge de la réunion. La Thaïlande a déclaré l'état d'urgence dans cette ville.

Le décret couvre aussi la région qui entoure cette cité balnéaire située au sud-est de Bangkok. Il donne le droit à l'armée de rétablir l'ordre, permet aux autorités de suspendre les libertés civiles, interdit les rassemblements publics de plus de cinq personnes et interdit aux médias de faire état d'informations qui «causent la panique». Le premier ministre Abhisit Vejjajiva a déclaré l'état d'urgence après que des manifestants, demandant son éviction, eurent cassé les portes en verre du bâtiment où devait avoir lieu la réunion, entrant ensuite à l'intérieur.

Le porte-parole du gouvernement Supachai Jaisamuth a affirmé que la situation était «trop violente» pour que le sommet ait lieu.

Selon un responsable de la sécurité, les dirigeants participant au sommet ont été évacués par hélicoptère.

Dans la matinée, lus de 2 000 manifestants avaient convergé vers le lieu du sommet des dirigeants de l'ASEAN. Les réunions prévues dans la matinée avaient d'abord été annulées «pour des raisons de sécurité», avant l'annonce de l'annulation complète du sommet.

Pour la deuxième journée consécutive, les manifestants, vêtus de chemises rouges, se sont rassemblés devant le site où les chefs de la diplomatie de seize pays de l'Asie du sud-est devaient se rencontrer, demandant la démission du premier ministre Abhisit Vejjajiva.

Les manifestants ont bloqué les dirigeants de la région dans leurs hôtels, avant de marcher en direction du lieu de la rencontre. À environ cinq kilomètres du lieu, ils ont affronté d'autres manifestants du camp adverse à coup de pierres, de bombes fumigènes.

Deux personnes ont été blessées, selon le porte-parole du gouvernement thaïlandais.

Trois rencontres prévues entre les ministres des Affaires étrangères chinois, japonais et sud-coréen et leurs collègues de la région en marge du sommet de l'ASEAN ont été annulées en raison de manifestations qui bloquaient l'entrée, d'après des responsables japonais et thaïlandais.

Un petit-déjeuner trilatéral entre le Japon, la Chine et la Corée du Sud a été annulé en raison de la présence de manifestants au Dusit Thani Hôtel, où devait avoir lieu la rencontre.