Le chef des forces armées fidjiennes, le contre-amiral Frank Bainimarama, a été reconduit à la tête du gouvernement samedi, 24 heures après que le président fidjien ait abrogé la constitution, démis de leurs fonctions tous les juges du pays et déclaré assumer l'ensemble des pouvoirs.

Le président Ratu Josefa Iloilo a réinstallé le contre-amiral aux commandes, en l'absence de médias internationaux. Il a proclamé 30 jours d'état d'urgence, donnant à la police le pouvoir de contrôler les mouvements populaires.

Le décret prévoit que l'État peut faire interdire toute publication ou diffusion «de nature à causer du désordre, alarmer le public, provoquer son insatisfaction ou miner le pouvoir du gouvernement». Il y a maintenant un officier d'information dans toutes les rédactions, et un policier en uniforme à demeure à consulter avant la publication de toute information.

Iloilo avait annoncé vendredi sur la radio nationale qu'il avait suspendu la constitution, pris en charge tous les pouvoirs exécutifs, et révoqué tous les juges du pays, mécontent de les entendre exprimer leur opinion.

Trois juges de la Cour d'appel avaient estimé que le coup d'état militaire de 2006 était illégal. Cela avait conduit le chef des forces armées, le contre-amiral Frank Bainimarama, à renoncer au pouvoir. Le président a annoncé des élections en 2014 dans ce pays de 800 000 habitants, dont une forte minorité indienne.